Etats-Unis : du crowdfunding pour financer des actions en justice

Aux Etats-Unis, le décret anti-immigration a précipité le lancement du site CrowdJustice. Cette plateforme de crowdfunding permet de réaliser des campagnes de financement pour couvrir des frais de justice.
Anaïs Cherif
Une manifestation à Philadelphie contre le décret anti-immigration de Donald Trump, qui a poussé la plateforme CrowdJustice à se lancer plus tôt que prévu sur le sol américain.

"La loi devrait être accessible à tous" - c'est le slogan de CrowdJustice, plateforme de crowdfunding spécialisée dans le financement d'affaires juridiques. Alors que le site devait se lancer dans plusieurs semaines aux Etats-Unis, son arrivée sur le sol américain a été précipitée la semaine dernière.

En cause : les retombées du décret anti-immigration de Donald Trump signé le vendredi 27 janvier. "Le week-end dernier a été un baromètre privilégié pour les personnes privées de droits et le sentiment que le système juridique est un antidote vraiment important au pouvoir exécutif et une partie importante de la démocratie fonctionnelle", assure à Quartz Julia Salasky, fondatrice du site et ancienne avocate aux Nations Unies.

La première affaire présentée sur CrowdJustice concerne deux frères originaires du Yémen. Alors qu'ils devaient rejoindre leur père, citoyen américain, ils ont été bloqués la semaine dernière à l'aéroport Washington-Dulles, forcés de signer des papiers pour renoncer à leur statut d'immigrants légaux et redirigés vers l'Ethiopie, rapporte leur campagne de financement en ligne. Près de 37.000 dollars ont déjà été récoltés sur la plateforme depuis mardi dernier. "Ce n'est pas vraiment politique ce que nous faisons", se défend auprès du Huffington Post Julia Salasky. "Il a un grand aspect de démocratisation."

150 affaires financées au Royaume-Uni

Aux Etats-Unis, le coût de la justice est prohibitif. Et assurer sa défense n'est pas chose aisée: dans le cadre d'affaires civiles, pour 10.000 Américains ne pouvant se payer une représentation par leur propres moyens, il y a moins d'un avocat apte à fournir l'aide juridique gratuite, selon Justice Index, portail de données compilées par le Centre National d'Accès à la Justice américain.

CrowdJustice permet de lancer des campagnes de financement pour couvrir les frais juridiques des plaignants ayant déjà trouvés un avocat. Les fonds collectés sont directement versés à l'avocat et la plateforme prélève environ 5% de la somme générale. Contrairement à des plateformes semblables, les donateurs ne reçoivent aucun fonds en retour - même si l'affaire obtient gain de cause auprès du tribunal, précise le Financial Times. CrowdJustice a financé 150 affaires depuis son lancement au Royaume-Uni en mai 2015.

Anaïs Cherif

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Commentaires 7
à écrit le 06/02/2017 à 18:37
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Je ne vois pas l'intérêt de cette plateforme, si ce n'est un nouveau moyen de tondre les sans-dents. En effet, il existe les fameuses "class action" qui permettent d'ester en justice et de récupérer de l'argent en cas de victoire (moyennant bien ente...

à écrit le 06/02/2017 à 18:20
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Génial ! C'est génial ! Ca y est ils ont trouvés le moyen de se gaver pour des procédures complètement inutile car ce décret est de 90 J donc le temps potentiel d'un visa touriste ! Grandiose arnaque ! Franchement la classe et tout ça emballé avec ...

à écrit le 06/02/2017 à 14:39
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Il faut payer cher pour avoir le droit de se défendre face à ceux qui font les Lois. 11000 lois et 130000 décrets en France, oui il y a bien une justice mais c'est la justice des politiciens et des riches. Les américains eux aussi sont touchés par l'...

le 06/02/2017 à 15:15
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"nul n'est censé ignorer la Loi" Ce n'est pas à prendre dans le sens où il faut connaître toutes les lois, mais dans le sens où tu n'as pas le droit de faire comme si elle n'existait pas.

le 06/02/2017 à 18:30
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ah et elle est où la différence !? Comment puis je prendre conscience de violer la loi si je ne la connais pas ?

le 07/02/2017 à 8:48
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Ah oui et comment on fait pour faire comme si elle n'existait pas si on ne la connait pas ?

le 07/02/2017 à 8:48
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non l'inverse, comment faire comme si elle existait si on ne la connait pas ?

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