Etats-Unis : le gendarme des télécoms veut se défaire de la neutralité du net

Nommé à la tête de la Federal communications commission par Donald Trump, Ajit Pai a déclaré concernant la neutralité du net que "ses jours sont comptés".
Jean-Christophe Catalon
Le nouveau président de la FCC, Ajit Pai est connu pour ses diatribes anti-réglementation.

La nouvelle administration américaine va amorcer de nombreux bouleversements et le secteur des télécoms ne sera pas épargné. Le président Trump a promu officiellement lundi Ajit Pai, 44 ans, à la tête de la Federal communications commission (FCC), le gendarme des télécoms américain, avec comme priorité : se débarrasser de la neutralité du net.

En 2015, la FCC avait adopté une nouvelle réglementation interdisant aux fournisseurs d'accès internet (FAI) - à l'image des opérateurs Verizon et AT&T - de faire payer les internautes pour un accès plus rapide à certains services en ligne : il s'agit de la neutralité du net. Sans elle, les opérateurs pourrait, par exemple, imposer un tarif pour l'accès à des services comme Youtube et Netflix qui consomment énormément de bande passante.

Donald Trump s'était ouvertement opposé à la neutralité du net

Ajit Pai a été avocat général durant deux ans chez l'opérateur Vérizon avant d'intégrer le département de la Justice. Membre du Parti républicain, il a intégré la FCC en tant que commissaire en 2012 sous l'administration Obama.

Son prédécesseur à la tête de la FCC, le démocrate Tom Wheeler, est à l'origine de la réglementation sur la neutralité du net. La sachant menacée par l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, qui s'est ouvertement prononcé contre, il a décidé de démissionner de son poste. La nomination d'Ajit Pai n'a pas nécessité l'avale du Sénat, étant donné qu'il était déjà membre de l'administration. Il s'agit en réalité d'une promotion.

Déréguler le secteur des télécoms

Avec Ajit Pai, les télécoms n'échapperont pas au large mouvement de dérégulation, leitmotiv de Donald Trump. Le nouveau président de la FCC est connu pour ses diatribes anti-réglementation. En juin dernier, il a voté contre la fusion de Charter avec Time Warner Cable (TWC), non pas pour des exigences de préservation de la concurrence, mais parce qu'il jugeait les conditions demandées par Tom Wheeler injustifiées et trop onéreuses, selon Ars Technica.

Le futur visage de la FCC a été abordé lors d'une réunion de l'équipe de transition de Donald Trump mi-janvier, rapporte le média spécialisé Boradcasting & Cable. Le plan consiste à "restructurer" l'agence et la défaire de certaines compétences. La gestion de la concurrence et la protection du consommateur serait transféré au gendarme du commerce (FTC).

La fusion AT&T Time Warner

Enfin, Ajit Pai devra également gérer le dossier de la l'acquisition de Time Warner par l'opérateur AT&T. Le président Trump s'est prononcé à plusieurs reprises contre cette fusion estimée à 85,4 milliards de dollars.

Lors de sa campagne électorale en octobre, Donald Trump s'était engagé à faire échouer le mariage entre ces deux mastodontes, voyant l'exemple d'une "structure de pouvoir" qui lui était hostile et trompait les électeurs.

> Lire aussi : pourquoi AT&T casse sa tirelire pour Time Warner

Jean-Christophe Catalon

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Commentaires 6
à écrit le 28/01/2017 à 9:24
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Dans la mesure ou microsoft est Américain, Facebook, Twitter, Google et autres, réduire la neutralité du net est une catastrophe dans la mesure ou nous n'avons aucun système d'exploitation, ni de navigateur ni de moteur de recherches européen, le par...

à écrit le 27/01/2017 à 12:55
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Cet article comporte plusieurs fautes d'orthographe (ex : avale au lieu de aval) !!! N'est-ce pas le minimum pour un journaliste ? D'autant plus qu'il y a des correcteurs d'orthographe. Étonnant

le 28/01/2017 à 9:35
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Vous savez, un correcteur orthographique n'a aucune notion de grammaire, ni mettre les accents au bon endroit qui sont parfois pires que les fautes banales puisque signe une accentuation. ex â à et a. Mais bon le traducteur automatique est encore pi...

à écrit le 26/01/2017 à 15:15
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Enfin des gens qui semblent être de véritables libéraux, espérons que quand les multinationales se casseront la gueule de cette dérégulation totale, ils ne viendront pas dépenser les milliards des états pour sauver comme d'habitude les intérêts des m...

à écrit le 26/01/2017 à 15:08
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Ce serait rogolo que les opérateurs américains fassent payer les gens qui veuillent accéder aux sites internet de Donald Trump et de ses entreprises, ou qu'ils diminuent la bande passante leur correspondant. A partir du moment où on dérégule, ça peut...

à écrit le 26/01/2017 à 13:32
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"Neutralité du net", comme si internet, à 95% marchand pouvait être neutre, on se demande bien en quoi. Trump est un libéral et pas, semble t'il, un néolibéral, peut-être allons nous voir enfin comment les actionnaires milliardaires s'en sortent...

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