Facebook : les actionnaires haussent le ton contre les fake news

Des fonds d'investissements demandent au réseau social de faire davantage d'efforts dans la lutte contre les fake news qui, selon eux, représentent des risques tant pour l'entreprise que pour la démocratie.
Jean-Christophe Catalon
La propagation de fake news présente un "réel risque non seulement pour l'entreprise et pour la confiance des utilisateurs en les contenus qu'ils trouvent sur Facebook, mais aussi pour notre démocratie", a déclaré Natasha Lamb, directrice de l'equity research et de l'engagement actionnarial chez Arjuna, dans les colonnes du Financial Times.

Alors que l'assemblée générale de Facebook se tient ce jeudi, les actionnaires veulent interpeller la direction sur un sujet en particulier : la lutte contre les "fake news", ces informations falsifiées qui se propagent via les réseaux sociaux.

Les fonds d'investissement Arjuna Capital et Baldwin Brothers comptent mettre en avant des propositions, et notamment demander à Facebook une étude sur l'impact des fake news sur leur réputation et sur d'éventuels risques réglementaires, selon le Financial Times. A titre d'exemple, l'Allemagne a adopté un projet de loi en avril sanctionnant d'une amende pouvant aller jusqu'à 50 millions d'euros les réseaux sociaux trop laxistes sur la propagation de fake news.

Ces deux fonds, qui seront aussi présents à l'assemblée générale des actionnaires d'Alphabet (maison-mère de Google) la semaine prochaine, formuleront les mêmes demandent au moteur de recherche.

La propagation de fake news présente un "réel risque non seulement pour l'entreprise et pour la confiance des utilisateurs en les contenus qu'ils trouvent sur Facebook, mais aussi pour notre démocratie", a déclaré Natasha Lamb, directrice de l'equity research et de l'engagement actionnarial chez Arjuna, dans les colonnes du Financial Times.

"Tous les deux (Facebook et Google, ndlr) préfèrent se voir comme des plateformes technologiques neutres, mais elles se sont transformées en des plateformes médias, c'est pourquoi nous sommes si inquiets."

> Lire aussi : pour Mark Zuckerberg, Facebook est désormais plus qu'un réseau social

Des mesures insuffisantes ?

Facebook a été pointé du doigt pendant et après la campagne présidentielle américaine de 2016, pour avoir influencé le choix des électeurs par la propagation d'informations erronées. À titre d'exemple, une rumeur affirmant qu'un agent du FBI enquêtant sur Hillary Clinton avait été retrouvé mort, avait été relayée sur le réseau social quelques jours avant le scrutin.

Depuis, Facebook a pris plusieurs mesures. Tout comme Google, la société de Mark Zuckerberg a coupé l'accès à sa régie publicitaires aux sites identifiés comme sources de fake news, les empêchant ainsi de faire leur beurre sur des rumeurs. Le réseau social a également noué des partenariat avec des médias dans plusieurs pays, dont huit en France, pour traquer les fake news. Mais certains de ses actionnaires estiment que ce n'est pas suffisant et qu'il faut aller encore plus loin.

Concernant les propositions de ses actionnaires, Facebook s'y opposent selon le Financial Times, expliquant qu'il travaille déjà sur des dispositifs et rappelle que les fake news tout comme les "hoaxes" sont interdits dans les conditions d'utilisation. Alphabet recommande également à ses actionnaires de voter contre ces propositions.

Jean-Christophe Catalon

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Commentaires 2
à écrit le 02/06/2017 à 10:24
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Mais qu'est-ce une "fake news" pour les actionnaires ? Une information contraire à leurs intérêts, ce n'est certainement pas à eux de nous dire ce qu'est une bonne information et une mauvaise, merci.

à écrit le 01/06/2017 à 18:49
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Ah nous y arrivons "fake news" pour les actionnaires voulant dire "informations contraires à nos intérêts" la dérive néolibérale peut rapidement dégénérer. L'avantage c'est que Zuckerberg n'a certainement aucun intérêt d'y céder.

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