Facebook ne veut plus de vente d'armes à feu sur son réseau

Alors que le débat aux Etats-Unis fait rage sur l'accès aux armes à feu, Facebook a annoncé qu'il allait interdire à ses utilisateurs d'arranger des ventes privées d'armes via son réseau social.
Sylvain Rolland
Les commerçants pourront toujours faire de la publicité pour des armes à feu, mais les ventes entre particuliers sont interdites.

En tant que réseau social utilisé par 1,59 milliard de personnes dans le monde, Facebook est naturellement un reflet de la société. Et si la plupart de ses membres l'utilisent pour discuter avec leurs amis, s'informer ou partager des photos de chatons, une minorité profite de cette plateforme tentaculaire pour acheter des armes ou encore recruter des candidats à la radicalisation islamiste. Ce qui pose un problème aux autorités.

Fidèle à sa notion de "devoir" citoyen et de collaboration avec les Etats, l'entreprise dirigée par Mark Zuckerberg a décidé de prendre part au débat qui fait rage actuellement aux Etats-Unis sur l'accès extrêmement facile aux armes à feu, suite à une série de tueries.

Facebook a donc mis à jour vendredi 29 janvier ses conditions d'utilisations pour interdire à ses utilisateurs d'arranger des ventes privées d'armes à feu via son réseau social et via Instagram, sa plateforme de photos.

"Depuis ces deux dernières années, de plus en plus de gens utilisent Facebook pour découvrir des produits et pour acheter et vendre des choses les uns aux autres", a expliqué à l'AFP Monika Bickert, responsable des politiques de produits de Facebook. D'où une "mise à jour" des règles concernant les produits régulés, "pour refléter cette évolution".

La vente est interdite... mais pas la publicité

Cette démarche vient combler un manque dans la réglementation mise en place en mars 2014 par Facebook. Celle-ci interdit aux utilisateurs de vendre de la marijuana, des produits pharmaceutiques et de la drogue, mais n'abordait pas les armes à feu.

Jusqu'à présent, Facebook interdisait seulement aux vendeurs privés d'armes à feu de préciser qu'ils n'exigeaient pas de contrôle sur les antécédents des acheteurs. Il était également interdit de proposer des transactions d'un Etat à l'autre des Etats-Unis sans passer par un vendeur assermenté. Mais cela n'empêchait pas le commerce au sein d'un même Etat.

Si l'initiative du réseau social est à saluer, Facebook ne bannira pas totalement la présence d'armes à feu sur son réseau social. Les commerçants disposant d'une licence pourront toujours faire de la publicité pour les armes à feu, qui débouchera sur des transactions en dehors des services de Facebook, a précisé un porte-parole du réseau social.

La publicité est en effet cruciale pour Facebook, qui a réalisé au quatrième trimestre dernier la quasi-totalité de son chiffre d'affaires grâce à la publicité, soit 5,6 milliards de dollars sur un chiffre d'affaires global de 5,8 milliards.

>> Lire : Facebook, des profits records grâce à la publicité mobile

Sylvain Rolland

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Commentaires 5
à écrit le 15/02/2016 à 8:07
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Je suis artisan-coutelier et FB considère que je vends des "armes" et bloque toutes mes publicités sur ma page pro FB. Par contre ils continuent à m'envoyer des pubs tous les jours pour que je paye de la pub!!!

à écrit le 31/01/2016 à 13:01
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"Si l'initiative du réseau social est à saluer, Facebook ne bannira pas totalement la présence d'armes à feu sur son réseau social"... Ah oui? Depuis quand une telle décision serait à saluer? Et au nom de quoi? De quels principes? Vous êtes journalis...

à écrit le 31/01/2016 à 10:29
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Facebook=Hypocrite.

à écrit le 30/01/2016 à 20:54
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On trouve un "Glock" sur internet noir pour 300€ une kalachnikov pour 1000€ et on me dit que quelqu'un veut contrôler le système. Trop drôle. Cela va se faire lorsque les poules auront des dents, me disait ma Grand-mère.

à écrit le 30/01/2016 à 18:18
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"soit 5,6 milliards de dollars sur un chiffre d'affaires global de 5,8 milliards" C'est énorme, voilà où ont donc migré la plupart des annonceurs, on comprend pourquoi la télévision déteste autant internet ils doivent encore payer leurs "journali...

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