"Fake news" : Facebook passe à l'offensive contre 30.000 comptes en France

Le géant des réseaux sociaux a annoncé ce jeudi vouloir accroître sa lutte contre les fausses informations en s'attaquant à des dizaines de milliers de faux comptes en France. Si l'ambition peut sembler louable à quelques jours du premier tour de la présidentielle française, l'efficacité du dispositif peut apparaître comme dérisoire au regard du nombre de contenus erronés partagés chaque seconde sur la plateforme.
Grégoire Normand
Facebook s'est également associé à huit médias en France pour identifier les contenus trompeurs.

Facebook s'attaque aux comptes bidons. Dans le cadre d'une vaste campagne de communication sur la lutte contre les "fake news", le réseau social a annoncé dans un billet de blog ce jeudi 13 avril "avoir fait des interventions" sur environ 30.000 comptes français non-authentifiés "sans analyser le contenu lui-même".

L'authenticité des comptes dans le collimateur

L'objectif de cette mesure est de s'assurer que les gens sont bien ce qu'ils prétendent être sur le réseau social. "Nous avons constaté que lorsque les gens se représentent sur Facebook comme ils sont dans la vraie vie, ils agissent de manière responsable", a expliqué Shabnam Shaik  membre de l'équipe de protection et d'assistance de Facebook. Mais "les faux comptes n'appliquent pas ce modèle et sont clairement liés à la création et la propagation de spams". Les comptes suspects sont donc désormais suspendus et leur gestionnaire sont soumis à des contrôles de vérification pour garantir l'authenticité des comptes.

Limiter la propagation des spams et de la désinformation

Dans son communiqué, l'entreprise affirme avoir construit un outil pour faciliter la signalisation "des contenus abusifs, détecter et supprimer les spams, identifier et supprimer les faux comptes [...] Cet outil peut aussi  contribuer à réduire la propagation de contenus qui violent notre règlement tels que les fausses informations, les canulars ou la désinformation."

Le groupe utilise également des algorithmes pour détecter automatiquement la publication répétée de contenus identiques, ou une soudaine augmentation des messages envoyés depuis ces comptes. Mais cette stratégie pourrait susciter des critiques sur l'efficacité de ces logiciels régulièrement pointés du doigt.

    | Lire aussi : Les algorithmes de Facebook sous le feu des critiques

Facebook veut sensibiliser les internautes

Souvent accusé de laisser proliférer de fausses informations sur sa plateforme et même d'avoir favorisé la victoire de Donald Trump, le réseau social a multiplié les annonces pour endiguer les critiques. Facebook, en partenariat avec plusieurs médias français et l'école de journalisme de Sciences Po, a récemment mis en ligne une liste de 10 conseils pour sensibiliser les internautes aux contenus trompeurs. Ce document rappelle que les inscrits peuvent également signaler certains contenus à Facebook.

Face à la masse de contenus partagés, la firme veut clairement mettre à contribution les internautes pour lutter contre les "fake news". En parallèle, plusieurs organisations spécialisées dans la vérification ont également été sollicitées pour contrôler la véracité des contenus.

Une efficacité remise en cause

S'il est encore tôt pour évaluer la véritable efficacité de cette stratégie, les précédentes tentatives de Facebook pour limiter la diffusion des canulars n'ont pas démontré de résultats probants. En janvier 2015, la firme avait détaillé sur un post de blog la mise en place d'un bouton qui permet aux usagers de signaler les contenus erronés.

signalement facebook

 Capture d'écran du message de signalement Facebook.

Mais comme le rappelait Rue89, il n'y a pas d'intervention humaine. Ce sont les algorithmes qui s'appuient sur les signalements d'internautes pour déterminer l'exactitude d'une information.

    | Lire aussi : Facebook : derrière la communication, quelle efficacité contre les « fake news » ?

Les Etats s'en mêlent

Face à l'incertitude qui pèse sur l'efficacité des dispositifs mis en place par Facebook, les Etats passent à la vitesse supérieure. L'Allemagne a approuvé au début du mois d'avril un projet de loi pour infliger jusqu'à 50 millions d'euros d'amende aux réseaux sociaux rechignant à lutter contre les contenus haineux et les "fausses informations", un sujet sur lequel Berlin se veut en pointe.

"Lorsqu'ils ne sont pas combattus de manière effective et ne font pas l'objet de poursuites, les crimes haineux représentent une grande menace pour la coexistence pacifique dans une société libre ouverte et démocratique", a souligné le gouvernement d'Angela Merkel dans un communiqué."

>> Lire aussi : "Fake news" : l'Allemagne veut sanctionner financièrement les réseaux sociaux

Grégoire Normand

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Commentaires 3
à écrit le 15/04/2017 à 0:23
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Mince... Je peux pas me faire virer, j'ai pas de compte. Quelqu'un pour m'indiquer comment les trouver sur gogole..??

à écrit le 14/04/2017 à 20:43
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Si ils vont être aussi nuls que leurs "censeurs" de MSN ça promet!

à écrit le 14/04/2017 à 15:59
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Remarquons que sur la fiche de signalement facebook il n'y a pas le racisme à savoir pourtant une grosse partie des commentaires puants trollesques. On comprend mieux pourquoi il y en a tant sur Twitter et facebook du coup des néonazis.

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