La Banque mondiale dénonce l'inégale répartition des "dividendes du numérique"

Dans un rapport publié le 13 janvier, l'agence de l'ONU constate que 60% de la population mondiale n'a pas accès à Internet, et veut démontrer que les retombées économiques du développement numérique concernent surtout les pays riches.
Des collégiens devant leurs ordinateurs dans un établissement scolaire du Cap (Afrique du Sud)

La révolution numérique a du plomb dans l'aile. En 2015, 4,2 milliards de personnes restaient privées d'accès à internet, soit 60% de la population mondiale, dénonçait la Banque mondiale dans un rapport publié mercredi 13 janvier. Pourtant le nombre d'internautes dans le monde a triplé en dix ans, indique le rapport. La clef de ce paradoxe réside, selon l'agence de l'ONU, dans le fait que les nouvelles technologies profitent majoritairement aux pays riches.

1 milliard d'Indiens privés de connexion internet

L'Inde, deuxième pays le plus peuplé au monde après la Chine avec 1,26 milliard d'habitants en 2015 est aussi celui qui compte le plus de personnes dépourvues de connexion: 1,1 milliard, selon le rapport. La Chine n'en compte, en comparaison, que 755 millions. Parallèlement les États-Unis ont un taux de connexion de 80%, et la France 83%! Quant à l'internet haut débit, il concerne moins de 15% de la population mondiale...

Plus de téléphones mobiles que d'installations sanitaires?

Mais paradoxalement, les technologies numériques se développent rapidement dans les pays en voie de développement, indique le rapport:  Ainsi, parmi les 20% des ménages les plus pauvres sur le globe, près de 7 sur 10 possèdent ainsi un téléphone mobile.

 "En fait, ces ménages sont plus susceptibles d'accéder à des téléphones mobiles qu'à des toilettes ou à de l'eau salubre", souligne le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim.

Des retombées économiques inégales...

Mais les retombées économiques de cette révolution numérique ont été bien moins importantes qu'espéré pour les pays à faible revenu, déplore l'agence.

"Les effets de la technologie sur la productivité mondiale, l'amélioration des opportunités pour les pauvres et la classe moyenne (...) n'ont pas été à la hauteur des attentes", indique son rapport, qui pointe notamment certains effets pervers sur le marché du travail.

Les nouveaux emplois créés par la révolution technologique requièrent ainsi des "compétences élevées" et limitent les fonctions routinières, "forçant ainsi de nombreux travailleurs à rivaliser pour des emplois faiblement rémunérés". Pour combler cette lacune, la Banque mondiale propose des pistes visant à résorber le fossé numérique et appelle les gouvernement nationaux à développer les réseaux numériques en libéralisant le secteur des télécommunications et en nouant des partenariats public-privé.

(Avec AFP)

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