La NSA ne stocke plus les données des appels, une victoire pour Snowden

L'agence nationale de sécurité américaine a officiellement mis un terme à son programme de collecte des données téléphoniques, révélé par le lanceur d'alerte Edward Snowden en 2013. La NSA pourra toutefois toujours exiger ces données auprès des opérateurs télécoms.
En 2013, Edward Snowden révèle au monde entier le scandale des écoutes de la NSA.

Le lanceur d'alerte américain Edward Snowden, qui avait révélé l'ampleur des pouvoirs de surveillance de la NSA, vient de remporter une bataille symbolique. Depuis dimanche 29 novembre, l'agence de renseignement américaine ne stocke plus les données liées aux appels téléphoniques des Américains.

En 2013, Edward Snowden (réfugié en Russie depuis...) révèle que les métadonnées (horaires, durée, numéros appelés) des appels étaient conservées dans les gigantesques ordinateurs de la NSA. Ce qui provoque alors stupeur et indignation chez beaucoup d'Américains, inquiets de cette intrusion dans leur vie privée.

L'agence s'appuie en fait sur la section 215 du Patriot Act qui lui donne la possibilité d'obtenir un mandat, de la part d'un tribunal secret (le FISA),  pour obliger les opérateurs téléphoniques à fournir l'intégralité des données de leurs clients.

Une réforme contrainte

Le scandale prend une ampleur mondiale, et contraint plusieurs pays, dont les Etats-Unis à engager des réformes. Deux ans après les révélations, en juin 2015, le Congrès américain valide le USA Freedom Act, un texte qui limite certains des pouvoirs de surveillance de la NSA.

Un nouveau système permet à l'agence de renseignement de continuer à accéder si nécessaire aux données des appels des Américains, mais avec un contrôle juridique renforcé.

Pour la NSA "ce n'est pas la fin du monde"

Si elle ne dispose plus elle-même des données, la NSA peut toutefois les exiger auprès des compagnies téléphoniques.

"Ce n'est pas la fin du monde" pour la NSA, a souligné auprès de l'AFP Stewart Baker, un avocat spécialiste des problèmes de cybersécurité et surveillance électronique, qui a beaucoup bataillé sur le web contre Edward Snowden et pour la NSA.

La NSA pourra toujours avoir accès aux données concernant les appels téléphoniques d'un suspect et les correspondants de ce suspect. Mais ces recherches seront moins "efficaces" et "prendront plus de temps", affirme-t-il.

Au lieu de piocher dans une seule base de données, la NSA devra "passer d'une base de données à l'autre", en fonction des compagnies téléphoniques.

 "Prism", l'autre programme dans le collimateur de Snowden

Pour les organisations de défense des droits civiques, la bataille contre l'intrusion des services de sécurité dans la vie des gens n'est toutefois pas terminée.

"Le travail est vraiment loin d'être terminé si nous voulons vraiment être sûrs que nos données ne sont pas collectées en violation de la Constitution", a déclaré à l'AFP Neema Singh Guliani, de l'ACLU (Association américaine de défense des libertés civiles).

Les associations auront notamment dans le collimateur l'autre grand programme controversé de la NSA dénoncé par Snowden, Prism, un moteur de recherche - créé en 2007- permettant d'intercepter des communications réalisées auprès de géants américains comme Microsoft, Yahoo!, Google ou Facebook. Ce programme s'appuie sur une loi qui arrive à expiration en 2017.

"C'est l'un des principaux supports pour la surveillance de masse des communications électroniques", souligne l'Electronic Frontier Foundation, une puissante association californienne de défense des droits des internautes.

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Commentaires 2
à écrit le 01/12/2015 à 21:03
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Ah, parce que vous les croyez sur parole ?

à écrit le 01/12/2015 à 11:36
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Mais officieusement, ils ont déjà lancé X programmes depuis belle lurette pour tout savoir sur nous. En attendant, Snowden a intérêt à rester imperméable aux balles et aux seringues. Attention à une mauvaise grippe cet hiver par ailleurs.

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