Réseaux sociaux : Snapchat affute ses armes dans la réalité augmentée

Le réseau social préféré des jeunes vient de racheter la startup israélienne Cimagine Media, spécialisée dans la réalité augmentée pour les e-commerçants, pour un montant compris entre 30 et 40 millions de dollars. Une acquisition stratégique à quelques semaines de son entrée en Bourse.
Sylvain Rolland
A quelques semaines de son entrée en Bourse, prévue pour le début de 2017, Snapchat continue d'indiquer des pistes de développement prometteuses.

Snapchat ne lésine pas sur les moyens pour rester le réseau social préféré des jeunes. Depuis avril, ses 150 millions d'utilisateurs par jour (dont 8 millions en France) peuvent déjà coller des stickers 3D sur leurs selfies et leurs vidéos. Une fonction « lol » qui amuse beaucoup les moins de 25 ans, sensibles à l'aspect ludique de la réalité augmentée, comme l'a également montré le succès massif de Pokemon Go depuis l'été dernier.

Mais le lol ne permet pas encore à l'entreprise, récemment rebaptisée Snap, de dégager des bénéfices. En revanche, s'associer avec les marques est une option. Est-ce pour cela que le réseau social d'Evan Spiegel a déboursé entre 30 et 40 millions de dollars pour acquérir la startup israélienne Cimagine Media ?

Cimagine, une référence pour la réalité augmentée au service des marques

Fondée en 2012 près de Nazareth, Cimagine Media est justement spécialisée dans la réalité augmentée au service des e-commerçants. Sa technologie de vision par ordinateur et de traitement d'images en temps réel a été conçue spécialement pour les supports mobiles. En utilisant uniquement la caméra, sa solution baptisée True Marketless Augmented Reality permet par exemple à des clients de sites d'ameublement de placer virtuellement leurs futurs meubles dans leur salon. Histoire de voir ce que ça donne, d'inciter le client à se projeter, et, in fine, de faciliter le déclenchement de l'acte d'achat.

La startup a déjà vendu ce service à des plusieurs sites anglophones de e-commerce. Cola-Cola l'utilise également pour vendre ses distributeurs de soda. L'outil permet à son équipe commerciale d'aider le client à visualiser la machine dans sa boutique. Et ça marche : d'après Coca-Cola, le taux de vente augmente de 20% lorsque le client peut se projeter.

Snapchat, future plateforme de mise en relation entre les marques et les Millennials ?

Même si Snapchat n'a pas encore communiqué sur l'usage qu'il compte faire de cette technologie, il est facile d'imaginer à quel point elle pourrait intéresser les marques qui cherchent à séduire les jeunes. Snap pourrait par exemple permettre à ses utilisateurs de visualiser, grâce à la réalité augmentée, un accessoire de mode ou une tenue sur la base d'un selfie. Une manière de connecter « organiquement » son audience avec les marques, et d'en profiter pour récolter des revenus.

Il ne faut pas non plus oublier que Snapchat a lancé, fin septembre, ses propres lunettes-caméra, baptisées Spectacles. Inspirées du monde de la mode, elles permettent de prendre des photos d'un simple clic sur les branches, et de les envoyer directement par WiFi sur son téléphone pour les partager sur l'application. Comme feu les Google Glass, mais sans l'aspect « intrusion dans l'intimité d'autrui » qui avait tant fait frémir. La réalité augmentée pourrait parfaitement se greffer à ce nouvel outil.

Entrée en bourse prévue au début de l'année 2017

Quoi qu'il en soit, cette acquisition prouve encore une fois l'intérêt du fantôme jaune pour la réalité augmentée, qui permet de connecter le réel et le virtuel. L'entreprise est en train de se constituer une véritable expertise dans le domaine et détient désormais plusieurs technologies et brevets. Selon le site israélien Calcalist, Cimagine va ainsi devenir le lieu de la recherche et développement (R et D) de Snapchat, avec de nombreuses embauches à la clé en plus des 20 employés de la startup.

Bref, à quelques semaines de son entrée en Bourse, prévue pour le début de l'année 2017, Snapchat continue d'indiquer des pistes de développement prometteuses. L'entreprise table d'ailleurs sur une valorisation entre 20 et 25 milliards de dollars. Plus que Twitter, valorisé à hauteur de 17 milliards de dollars, mais qui n'a toujours pas trouvé preneur.

Sylvain Rolland

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