Verizon rachète Yahoo ! pour 4,8 milliards de dollars

Le rachat de Yahoo par Verizon est devenu effectif ce lundi. L'opération s'élève à 4,8 milliards de dollars.
(Crédits : © Denis Balibouse / Reuters)

Article publié le 24 juillet, mis à jour le 25 juillet à 13h45

La fin de l'indépendance pour un pionnier d'internet. Après quatre ans d'efforts infructueux de relance et une procédure d'enchères de plusieurs mois, Yahoo! a été racheté lundi par la compagnie de télécommunications Verizon. Verizon va mettre 4,8 milliards de dollars (4,4 milliards d'euros) pour rafler le coeur de métier du groupe internet américain, qui comprend de célèbres services en ligne comme Yahoo News ou Yahoo Mail.

"La vente de nos activités opérationnelles, qui sont de fait scindées de nos participations en Asie, constitue une étape importante dans notre plan visant à dégager de la valeur pour les actionnaires de Yahoo", a déclaré Marissa Mayer dans un communiqué. Yahoo ne conserve plus que 15% dans Alibaba et 35,5% dans Yahoo Japan.

Yahoo! aurait confirmé avoir retenu l'offre de Verizon samedi après-midi aux autres candidats restant en lice --en particulier le fonds TPG et Dan Gilbert, le fondateur de Quicken Loans, auquel Warren Buffett s'était dit prêt à apporter une aide financière--, précise notamment le site internet Re/Code, spécialiste du secteur technologique, en citant des sources proches du dossier.

Fusionner les activités en ligne de Yahoo! avec AOL

L'idée de Verizon est de fusionner les activités en ligne de Yahoo! avec AOL, un autre fleuron déchu d'internet qu'il a déjà racheté l'an dernier. La direction de ce nouvel ensemble serait confiée au patron d'AOL, Tim Armstrong.

Cela marque la fin de l'aventure pour Marissa Mayer, qui avait suscité beaucoup d'espoirs lors de son arrivée aux commandes de Yahoo! en 2012, mais vient encore d'annoncer une perte nette de 440 millions de dollars au deuxième trimestre.

Les actionnaires ont mis la pression

Mis de plus en plus sous pression par ses actionnaires, Yahoo! n'excluait plus depuis février la cession d'aucun actif et avait ouvert un appel d'offres sur l'évolution duquel il maintient jusqu'ici le silence.

"Nous sommes en plein dans la procédure d'évaluation des propositions", avait seulement indiqué Marissa Mayer en présentant mardi les résultats trimestriels aux analystes.

"Afin de maintenir l'intégrité de la procédure, nous n'allons pas faire de commentaire jusqu'à ce que nous ayons un accord définitif à annoncer", a réaffirmé en fin de semaine une porte-parole du groupe à l'AFP.

Même si certains analystes s'interrogent sur le réel intérêt de marier deux gloires déchues d'internet, l'idée d'un mariage entre Yahoo! et AOL a été évoquée à plusieurs reprises dans le passé. C'était entre autres une recommandation fin 2014 du fonds activiste Starboard Value, l'un des actionnaires sous la pression desquels Yahoo! a fini par envisager un démantèlement. Ce dernier permettrait de séparer le coeur de métier du groupe de ses participations dans deux sociétés asiatiques, Alibaba et Yahoo Japan, qui justifient aujourd'hui l'essentiel de sa valorisation boursière (37 milliards de dollars sur la base du cours de clôture de vendredi soir).

Transformation stratégique pour Verizon

Verizon, qui doit publier ses propres résultats trimestriels mardi matin, n'avait pas commenté les rumeurs de rachat.

Le groupe ne peut lui-même plus compter seulement sur ses services de téléphonie mobile comme moteur de croissance, et s'est lancé dans une transformation stratégique: il cherche à se renforcer dans la vidéo et surtout la publicité en ligne, un marché largement dominé aujourd'hui par Google et Facebook.

Technologies publicitaires

Les dirigeants du groupe télécoms ont expliqué à plusieurs reprises que c'est pour ses technologies publicitaires qu'ils avaient racheté AOL, de même qu'une autre entreprise baptisée Millennial Media. Yahoo! serait "une possibilité pour gagner une plus grande échelle", avait reconnu le PDG de Verizon, Lowell McAdam, l'une des nombreuses fois où il avait été interrogé sur ses intentions vis-à-vis du groupe internet.

En plus de ses sites grand public à sa marque et du site de blogs Tumblr, Yahoo! est aussi propriétaire du spécialiste des outils publicitaires BrightRoll et de la société d'analytique Flurry.

Et "même s'il a du mal à continuer d'interagir avec ses utilisateurs, Yahoo! arrive toujours à avoir une fréquentation importante sur ses sites internet", estimée à un milliard de visiteurs par mois l'an dernier à l'échelle mondiale, rappelle la société de recherche Trefis.

(AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 26/07/2016 à 12:47
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Comment imaginer Yahoo comme un loser et que les recettes soient insuffisantes Si on regarde parmi nos relations, on constate que beaucoup ont une adresse de messagerie Yahoo. Yahoo est aussi propriétaire de Flickr, un site de partage de photos et v...

à écrit le 25/07/2016 à 10:22
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Deux losers qui s'associent, on se demande où ils trouvent l'argent quand même faut que les responsables aient le bras sacrément long et que les actionnaires aient vraiment du fric à dépenser pour rien.

à écrit le 24/07/2016 à 21:01
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Yahoo + AOL, le mariage de deux ex qui n'ont jamais été n'a jamais fait un champion. Ceci dit 4,8 milliards dans ce secteur aux US, c'est une obole.

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