[Article publié le 04/10/2016, et mis à jour le 05/10/2016 à 9h50]
C'est un sacré camouflet pour Patrick Drahi. Ce mardi, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a bloqué l'OPE d'Altice sur SFR. Dans une « communication légale », l'AMF écrit qu'« elle a déclaré non conforme le projet d'offre publique d'échange simplifié visant les actions de la société SFR Group ». Contacté par La Tribune, l'AMF se refuse à tout commentaire, mais annonce qu'un communiqué explicitant cette décision sera publié mercredi. De son côté, Altice (maison-mère de SFR) s'est fendu d'un communiqué dans lequel il « prend note » de l'initiative. Avant de « [regretter] une décision qui à l'encontre des intérêts des deux sociétés, de leurs actionnaires et des employés ».
« Le groupe Altice note que le conseil d'administration de SFR Group a unanimement recommandé cette offre », et que celle-ci « était équitable pour les actionnaires minoritaires », poursuit le groupe de Patrick Drahi. Lequel se réserve le droit de déposer un recours auprès de la Cour d'appel de Paris contre la décision de l'AMF, qui, selon le groupe, « est intervenue en violation des règlements en vigueur sur le marché boursier ».
Du côté des marchés, la réaction ne s'est pas faite attendre. Ce mercredi, en début de matinée, le titre SFR dégringolait de plus de 7%, aux alentours de 24,60 euros.
Une opération repoussée il y a deux semaines
Pour rappel, cette OPE avait été dénoncée par des actionnaires minoritaires, qui s'estimaient trop désavantagés par la parité d'échange proposée. Il y a deux semaines, l'AMF avait repoussé l'opération en raison « de demande de documents additionnels ». Mais l'institution s'était refusée à lier cette décision avec la fronde des minoritaires.
Pour beaucoup d'analystes, Patrick Drahi souhaitait profiter de cette OPE pour racheter les minoritaires pour « pas cher », confiait l'un d'eux. Pour lui, Patrick Drahi pariait probablement sur un rebond de l'opérateur en 2017 « grâce aux économies de coûts et à l'amélioration du réseau ». Ce qui lui aurait permis, à ce moment-là, de rafler « 100% des dividendes ».
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« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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