La Blockchain part à la conquête de l'Internet des objets

Grâce à des « contrats intelligents » et automatisés, les équipements connectés vont réguler d'eux-mêmes leurs échanges entre eux et avec le monde extérieur.

Outre la banque et la finance, la Blockchain s'apprête à remodeler l'ensemble des secteurs d'activité. En logistique, elle aidera à « notariser » les commandes, les groupages et dégroupages de marchandises, leur classement dans les rayonnages des entrepôts ainsi que les livraisons.

Mais le plus surprenant, c'est peut-être de voir cette technologie proche d'innerver l'univers des équipements connectés et de l'Internet des objets (IoT). En témoigne l'alliance d'IBM et de Samsung dans le projet expérimental Adept (Autonomous Decentralized Peer-to-Peer Telemetry) qui promet de révolutionner la domotique. Officiellement dévoilé au CES de Las Vegas de 2015, ce projet s'appuie sur trois protocoles :

BitTorrent pour le partage de fichiers, Ethereum pour les contrats intelligents et TeleHash pour la messagerie poste-à-poste. Adept devrait servir de base de données commune aux milliards d'équipements connectés que fabrique Samsung. Un peu comme un registre d'état civil. Objectif : donner une identité à ces objets et commencer à bâtir une « démocratie des équipements ».

En effet, ces objets vont échanger de façon autonome des données avec les autres équipements de la maison au travers d'une place de marché électronique décentralisée, qu'ils opèrent eux-mêmes.

Une intelligence décentralisée

« Prenons l'exemple d'un lave-linge. Grâce à Smart Contract, celui-ci va commander la lessive qui sera livrée automatiquement afin de ne pas être en rupture de stock, explique Christian Comtat, directeur de l'Internet des objets chez IBM France. On peut imaginer d'organiser ainsi une délégation de paiement contractualisée. Le propriétaire sera bien sûr averti de chaque transaction. De même, selon le contenu du contrat, le lave-linge pourrait gérer sa maintenance en avertissant le réparateur de l'usure des pièces à changer. »

Bien sûr, il en va de même pour bon nombre d'équipements. Cependant, Adept voit beaucoup plus loin que l'approvisionnement et la maintenance, fût-elle prédictive.

« La Blockchain et les contrats automatiques permettent de constituer un réseau domotique décentralisé sur lequel les différents équipements de la maison passeront des transactions afin d'orchestrer les priorités de consommation électrique dans l'objectif de réduire la consommation finale d'énergie, poursuit Christian Comtat. Tout ceci peut être réalisé sans une intelligence centralisée. »

À l'instar des objets connectés d'aujourd'hui, notamment des thermomètres comme ceux de Nest (Google), Qivivo ou Withings qui savent régler le chauffage et la consommation d'énergie de la maison à partir d'une intelligence artificielle dans le nuage informatique, IBM imagine des systèmes hybrides entre Blockchain et Internet des objets.

Cependant la technologie ne fait pas tout.

« Il reste à régler un certain nombre de problèmes, reprend Christian Comtat. À commencer par les aspects juridiques des contrats automatisés et de la délégation de paiement. »

Sans compter les aspects liés à la montée en charge des transactions entre équipements dans le contexte de l'Internet des objets sur réseaux distribués.

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