La French Tech va avoir son indice boursier

#French Tech - EnterNext, la filiale d'Euronext dédiée aux PME et ETI, a annoncé lundi le lancement d'un nouvel indice boursier "Tech 40" ainsi que des mesures de soutien aux entreprises innovantes. L'objectif est simple : apporter de l'exposition à ces jeunes pousses afin de lancer un cercle vertueux du financement.
Laszlo Perelstein
"La French Tech est très bonne en savoir-faire, moins en faire savoir", a souligné la secrétaire d'État au numérique Axelle Lemaire lors de la soirée de lancement à Bercy.

Pour l'An II de la French Tech, cap sur la croissance et l'attractivité internationale.  Afin de lutter contre le manque de financement qui empêche les startups et entreprises innovantes de poursuivre leur route, EnterNext, filiale d'Euronext dédiée au développement de l'accès aux marchés financiers pour les PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire), a annoncé lundi 27 avril le lancement du label "Tech 40" et de l'indice boursier associé le 4 mai.

13,9 milliards d'euros de capitalisation

Derrière ce nom, se cachent 40 entreprises européennes (27 françaises, 7 belges, 4 hollandaises et 2 portugaises), à la capitalisation boursière cumulée de 13,9 milliards d'euros. Sectionnées par un comité d'experts parmi les 320 entreprises tech (41 milliards d'euros de capitalisation), elles sont cotées sur les marchés couverts par EnterNext.

"Superbes et innovantes", ces entreprises se sont fait remarquer au cours des "trois dernières années" par "l'excellente solidité de leur business model et leur stratégie", a expliqué Eric Forest, le PDG d'EnterNext, lors de la présentation qui a eu lieu lundi soir à Bercy.

Grands noms et petits poucets

À 68%, les entreprises du label sont dans les technos, médias et télécoms. On compte parmi elles des noms connus comme le spécialiste de la distribution en ligne de matériel informatique LDLC.com, le géant des sites internet AuFeminin.com ou le studio de Luc Besson EuropaCorp. On trouve à côté 22% de biotechs, qui connaissent le succès sur les places boursières internationales, et enfin 10% d'entreprise d'éco-industrie. En outre, au sein de la première fournée figure Ekinops, société d'équipements de réseaux optiques à destination des entreprises et l'entreprise hollandaise de commerces d'équipements d'assemblages de semi-conducteurs BE Semiconductor Industries. Si la première est valorisée un petit 23 millions d'euros, la capitalisation de la seconde est de 1,22 milliard d'euros, soit 53 fois de plus.

Outre l'exposition médiatique auprès des investisseurs qu'entraînera leur présence dans le label et indice boursier "Tech 40", les entreprises bénéficieront pendant un an d'un dispositif d'accompagnement spécifique, détaille Eric Forest. Elles pourront ainsi accompagner EnterNext lors de "roadshows" (des évènements commerciaux ou financiers auxquels participent des hauts dirigeants), avoir accès au "club" de 40 dirigeants et rencontrer chaque trimestre des personnalités phares du secteur. Enfin, elles seront également mises en avant sur la plateforme web grand public dédiée aux 320 entreprises Tech cotées sur les marchés d'EnterNext et qui devrait ouvrir en septembre.

Pas un sésame à vie

La nomination à ce nouvel indice ne fait toutefois pas office de "sésame à vie" prévient le patron d'EnterNext. Une mise en garde qui fait s'interroger du côté des entreprises, qui ont appris leur nomination une semaine auparavant. Même s'il est "très content" de faire partie de l'indice, Marc Delcourt, cofondateur et PDG de la startup spécialiste du carburant renouvelable Global Bioenergies, confesse à La Tribune "craindre quant à la stabilité de l'indice dans le temps". Même son de cloche chez la biotech Valneva :

"On est 40 aujourd'hui, mais sera-t-on encore l'année prochaine ?", s'interroge Florence Hocdée-Leroy, porte-parole, qui se réjouit toutefois de l'initiative qui va "dynamiser le segment des valeurs des petites et moyennes entreprises françaises" en leur offrant la visibilité d'une place boursière.

Interrogé par La Tribune, Eric Forest contraste, estimant que "sauf accident de parcours, on devrait voir émerger un noyau dur", l'indice n'ayant pas vocation à ce que toutes les entreprises en sortent en même temps. "D'autres indices connaissent des entrées et sorties plus fréquentes, certains à chaque trimestre. Cela n'entraînera pas de mise en péril", insiste le patron d'EnterNext, arguant qu'au besoin la société ferait preuve de "flexibilité" et "pragmatisme" à l'image du CAC 40 qui a par le passé comporté 41 sociétés.

Lancer un cerce vertueux

De fait, pour le PDG de la "Bourse des PME", l'intérêt du "Tech 40" est d'offrir une visibilité accrue aux entreprises sélectionnées. Si elles restent dans la lumière, tant mieux pour elle, mais en sortir signifie également que d'autres pourront à leur tour en profiter et s'attirer les regards d'investisseurs.

Comme l'a souligné la secrétaire d'État au numérique Axelle Lemaire lors de son discours d'introduction, "la French Tech est très bonne en savoir-faire, moins en faire savoir". Se faire connaître auprès d'investisseurs permettra ainsi aux jeunes pousses "de rester chez nous et de créer des emplois" mais aussi de poursuivre leur success story tout en renforçant l'image de marque du label, permettant de lancer un cercle vertueux.

Rappelant les différentes initiatives mises en œuvre l'année passée autour de l'écosystème de startups français et les très importantes levées de fonds (100 millions d'euros pour Sigfox, 100 millions de dollars pour BlablaCar et 74 millions d'euros pour Sarenza), Axelle Lemaire espère ainsi compléter l'arsenal de financements à disposition des entreprises et startups innovantes. Et la ministre de se prendre à rêver :

"Peut-être que dans les entreprises de ce "Tech 40" on trouvera un CAC 40 de demain."

>> Aller plus loin "Lever 100 millions pour une startup française n'est plus un                                                problème"

Laszlo Perelstein

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Commentaires 5
à écrit le 01/05/2015 à 6:58
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Si le pb est celui du financement des jeunes pousses en France, je ne vois pas en quoi ça le règle. De la poudre aux yeux qui cache le manque de vraies solutions.

à écrit le 28/04/2015 à 20:56
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Ha bon, pour quelles entreprises ? Pour attirer des "talents", massacrés de charges, d'impôts et de tracasserie en tous genres. Tous les inconscients qui ont créé leur boite en France le regrette bien. Alors de la à aller la faire coter en bourse, ...

le 29/04/2015 à 0:41
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bla bla bla. Il y a ceux qui passent leur temps a critiquer sur les forums et ceux qui créent de la richesse. Devinez qui sont les plus utiles pour la France ?

à écrit le 28/04/2015 à 14:34
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D'la poudre aux yeux ?

à écrit le 28/04/2015 à 5:23
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Et la fiscalité ????? Tout ça c'est du vent.....

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