Malgré le fiasco du Note 7, Samsung voit ses bénéfices grimper

Le sud-coréen Samsung Electronics a annoncé mardi un énorme bond de ses bénéfices au quatrième trimestre, malgré l'humiliation du rappel planétaire de son smartphone phare, le Galaxy Note 7, qui a entaché sa réputation de géant technologique.
Le chiffre d'affaires du premier fabricant mondial de smartphones est ressorti à 53.300 milliards de wons, quasiment inchangé par rapport à la même période de l'année précédente.

Les résultats demeurent bons. Le sud-coréen Samsung Electronics a annoncé mardi un énorme bond de ses bénéfices au quatrième trimestre, malgré l'humiliation du rappel planétaire de son smartphone phare, le Galaxy Note 7, qui a entaché sa réputation de géant technologique. Outre la débâcle du Galaxy Note 7, le mastodonte sud-coréen doit aussi gérer une autre crise, celle de son implication dans le retentissant scandale de corruption qui a précipité la destitution de la présidente, Park Geun-Hye. Samsung Electronics, navire amiral du conglomérat géant, a publié un résultat opérationnel de 9.220 milliards de wons (7,4 milliards d'euros), entre octobre et décembre, en hausse de 50,2% sur un an. Le bénéfice net s'élève à 7.090 milliards de wons, soit un saut de 120%.

Ces résultats "ont été portés par le secteur des composants, en particulier les puces mémoire et le segment des écrans", explique le groupe dans un communiqué. Le renforcement du dollar lui a également été favorable. Les cours des puces sont soutenus par la demande, en particulier de fabricants chinois de smartphones qui se mettent à produire des engins dotés de caméras haute résolution et aux capacités de stockage plus grandes afin de tenter de rattraper Samsung et son grand rival américain Apple. Samsung domine le marché des 3D NAND, puces mémoire plus rapides et à grande capacité.

Le chiffre d'affaires du premier fabricant mondial de smartphones est ressorti à 53.300 milliards de wons, quasiment inchangé par rapport à la même période de l'année précédente. Sur l'ensemble de l'année écoulée, Samsung a "réalisé une performance solide malgré l'arrêt de la production du Note 7 au deuxième semestre", dit le groupe, sa seule référence au fiasco. Sur 2016, le bénéfice d'exploitation a progressé de 10,7% sur un an, à 29.200 milliards de wons, bien que le chiffre d'affaires n'ait progressé que de 0,6%, à 201.900 milliards de wons. Les analystes s'attendent à ce que la tendance se poursuive en 2017.

Rachat d'actions

"Nous nous attendons à ce que Samsung engrange des bénéfices records cette année grâce à la hausse du prix des puces", a dit à l'AFP Greg Roh, analyste chez HMC Investment Securities. Parallèlement, Samsung a annoncé le rachat de ses propres actions pour 9.300 milliards de wons. Malgré ces résultats, l'action a perdu mardi 0,3% à la Bourse de Séoul, à 1,91 million de won. Le premier conglomérat sud-coréen avait été contraint en septembre d'ordonner le rappel planétaire du Note 7 pour cause de batteries explosives. Quand les appareils de remplacement ont eux aussi commencé à s'enflammer, Samsung a décidé d'arrêter les frais.

Au total, 3,1 millions d'appareils ont été rappelés alors que le Note 7 était censé concurrencer la dernière mouture de l'iPhone d'Apple. Cette débâcle a coûté à Samsung des milliards d'euros, entre le manque à gagner et l'impact - plus difficile à estimer - sur son image. Le géant sud-coréen vient d'annoncer après plusieurs enquêtes que des défauts de batteries produites par deux fournisseurs différents étaient bien à l'origine des déboires du Note 7.

Son prochain modèle, le Galaxy S8, devait être dévoilé en février au Mobile World Congress de Barcelone. Mais son lancement a été reporté afin de permettre davantage de tests. Le groupe a annoncé la mise en place de mesures complexes de vérification pour éviter de tels désastres mais certains analystes restent sceptiques. Pour Jan Dawson, analyste chez Jackdaw Research, les conclusions des enquêtes, internes et indépendantes, font penser que Samsung n'a pas suffisamment testé son produit en voulant se précipiter sur le marché pour des raisons de compétitivité, au détriment du contrôle qualité.

"J'ai confiance dans le fait que Samsung va mettre en œuvre d'importants changements dans ses processus à l'avenir mais je doute plus que la culture qui a débouché sur ces problèmes change dans les mêmes proportions", a-t-il dit à l'AFP. Samsung traverse une des pires séquences de son histoire. L'héritier du groupe, Lee Jae-Yong, vice-président de Samsung Electronics, a été entendu pendant 22 heures par des enquêteurs qui le soupçonnent de corruption et d'abus de biens sociaux dans le scandale impliquant la présidente sud-coréenne. Il a toutefois échappé à l'arrestation réclamée par les enquêteurs.

(avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 24/01/2017 à 17:55
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