AG de Lagardère : Guy Wyser-Pratte échoue

L'assemblée générale des actionnaires du groupe Lagardère s'est achevée ce mardi à 13h30 sur le rejet des 2 résolutions déposées par le raider franco-américain Guy Wyser-Pratte à une large majorité. L'action chute.

Au programme de l'Assemblée générale (AG) des actionnaires du groupe de médias Lagardère qui se tient au Palais des Congrès de Paris: l'affrontement entre le gérant du groupe, Arnaud Lagardère et l'investisseur Guy Wyser-Pratte. Ayant prouvé détenir 0,53% du capital du groupe, ce dernier va soumettre deux résolutions, l'une proposant son entrée au conseil de surveillance et l'autre sur l'évolution la gouvernance de Lagardère. Le raider cherche à transformer Lagardère, société en commandite par actions en une société anonyme.

Introduisant cette AG, Arnaud Lagardère a dressé un bilan "optimiste" pour 2009 soulignant la résistance du groupe à la crise avec un endettement faible, une marge d'autofinancement élevée à 650 millions d'euros, la reprise de la publicité et le versement d'environ trois milliards d'euros de dividendes depuis une dizaine d'années.

Pour 2010, Arnaud Lagardère, estime qu'elle sera "peut-être meilleure que nous l'avions envisagée en termes d'activité". En mars, le groupe a annoncé tabler sur une baisse de l'ordre de 10% de son résultat opérationnel courant (Resop) en 2010 après avoir enregistré une baisse de 28,7% à 461 millions d'euros, avec un chiffre d'affaires de 7,89 milliards d'euros.

Concernant le recentrage de l'entreprise sur les médias, Arnaud Lagardère a évoqué la cession de participations minoritaires notamment dans Marie-Claire (groupe Amaury), Le Monde, dont Lagardère a créé le site internet, et dans Canal+, dont il détient 20%. Soulignant que le groupe était "leader à peu près partout", il a affirmé qu'il pouvait également "être leader mondial" de l'industrie du sport qui pèse 70 milliards d'euros. En revanche, il ne souhaite pas investir dans la musique, le cinéma, l'affichage et les grandes télévisions hertziennes et payante

"Je suis Guy Wyser-Pratte"

Après le soutien à Arnaud Lagardère exprimé par le représentant des actionnaires individuels, un homme prend la parole vers midi. Il a un léger accent. "Je suis Guy Wyser-Pratte", se présente-t-il. "Depuis le 25 mars, date de dépôt de mes deux résolutions, je lis les déclarations de monsieur Arnaud Lagardère visant à me dénigrer (...). Je ne viens pas pour casser mon investissement mais pour le valoriser. Présentant ses origines et son parcours, l'investisseur a défendu pendant quelques 20 minutes sa candidature au conseil de surveillance et invite à voter favorablement pour la résolution A.  Applaudissements.

"Merci monsieur" enchaîne alors Arnaud Lagardère. "Je voudrai rectifier un certain nombre d'inexactitudes, pas toutes tellement elles sont nombreuses". Le ton est donné.

Quelques questions et réponses plus tard, le fonds souverain du Qatar, l'un des principaux actionnaires du groupe, marque également son soutien à Arnaud Lagardère.

Rejet massif des 2 résolutions A et B et déposées par Wyser-Pratte

L'Assemblée est appelée à se prononcer en faveur de 8 candidats sur 7 fauteuils vacants. A 77,91%, les actionnaires ont rejetté la nomination de monsieur Guy Wyser-Pratte en qualité de nouveau membre du conseil de surveillance. Ils ont revanche approuvé la nomination et/ou le renouvellement d'Amélie Oudéa-Castéra, Xavier de Sarrau, Bernard Arnault, François Roussely, Raymond Lévy et Patrick Valroff.

La résolution B intitulée "Modification des articles 7,11,20 et 21 concernant les modalités de l'accord des associés commandités sur les décisions de l'assemblée des actionnaires" a également obtenu 76,22% de votes défavorables.

"Je suis un peu déçu, je m'attendais à avoir plus de soutiens mais 20% est déjà un bon départ. J'ai déjà dit que je ne vendrais pas mes titres (...), vous aurez de mes nouvelles", a commenté l'actionnaire éconduit à l'issue de l'AG.

A la Bourse de Paris, la défaite de Guy Wyser-Pratte s'illustre à 14h30 par une chute de plus de 4% à 30,31 euros. Fin mars, les investisseurs avaient en effet salué les débuts de l'offensive de l'investisseur à l'égard d'Arnaud Lagardère.

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