Le Nouvel Observateur et Orange main dans la main pour le rachat du Monde

Claude Perdriel confirme être allié à France Télécom sur le rachat du quotidien. S'il échoue au Monde, Libération l'intéresse.

L'investisseur associé au groupe Nouvel Observateur pour la reprise du Monde est bien France Télécom-Orange. Le patron du Nouvel Observateur, Claude Perdriel, qui en faisait encore mystère même si l'information avait largement été donnée, l'a confirmé mercredi. Les deux groupes déposeront lundi une offre ferme pour racheter le groupe Le Monde (le quotidien, Télérama, Courrier International, Le Monde Interactif...). A 84 ans, l'homme de presse mais aussi industriel, inventeur du sanibroyeur SFA à l'origine de sa fortune, tente un dernier coup. Le Monde a besoin d'une centaine de millions d'euros pour se remettre à flot et rembourser ses dettes.

Les deux groupes sont prêts à mettre 80 millions d'euros dans l'affaire dont 20 à 25 millions pour France Télécom, le reste apporté par SFA PAR, la holding de Claude Perdriel qui veut le contrôle du Monde. Si nécessaire, ils pourraient ajouter 20 millions au pot. Orange deviendrait actionnaire du Monde à hauteur de 16-17%, soit l'équivalent de la part actuelle de Lagardère qui ne veut pas participer à la recapitalisation. Orange rachèterait les 34% que Lagardère détient dans le Monde Interactif (LMI) puis abandonnerait ses droits sur LMI au Monde. Selon les dirigeants de l'Obs, Orange et Lagardère discutent, ce dernier serait prêt à céder sa part dans LMI "à condition de récupérer sa mise de départ".

Autres actionnaires possibles

Claude Perdriel n'exclut pas dans le futur l'arrivée de nouveaux actionnaires comme Prisa (déjà présent à hauteur de 17% au capital du Monde) ou l'italien Carlo de Benedetti, propriétaire de La Repubblica. Combatif et optimiste, Claude Perdriel n'a pas hésité à égratigner la candidature adverse composée de Xavier Niel, patron et fondateur de Free (Iliad), de l'homme d'affaires Pierre Bergé et de Matthieu Pigasse, directeur général délégué de la banque Lazard. "Je fais ce métier depuis 45 ans, ces gens sont totalement ignorants du monde la presse et vont arriver comme des apprentis sorciers", a-t-il déclaré. "Dans leur offre, ils ne changent rien, ils gardent tous les privilèges alors qu'il faut entre 110 et 120 départs volontaires", a insisté Claude Perdriel, pour qui "on ne sortira pas ce groupe d'affaires sans faire des économies". Pour le patron de l'Obs, "s'ils font ce qu'ils disent, 150 millions d'euros ne seront pas de trop sur trois ans... ".

Claude Perdriel est revenu sur les pressions de l'Elysée sur ce dossier et sur la rumeur selon laquelle le patron d'Orange Stéphane Richard, un proche de Nicolas Sarkozy, serait intervenu pour barrer la route au trio Bergé-Niel-Pigasse. Une "idée insultante" pour Claude Perdriel qui a déclaré que ses titres avaient toujours été indépendants du pouvoir en place. "Le Monde ne sera pas un journal de gauche et encore moins un journal de droite", a-t-il lancé. Et Claude Perdriel de s'interroger sur les risques de conflits d'intérêts si Le Monde appartient à un banquier d'affaires et au propriétaire d'un opérateur des télécommunications.... Le 25 juin, la Société des rédacteurs du Monde doit voter sur les offres. Sans son aval, Claude Perdriel jettera l'éponge... En cas d'échec, le président du Nouvel Obs se déclare "intéressé par Libération".

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