Les salariés actionnaires du Monde choisissent l'offre Bergé-Niel-Pigasse

Employés, cadres et journalistes du groupe Le Monde ont largement voté en faveur de l'offre du trio d'hommes d'affaires Niel-Bergé-Pigasse

Les salariés du groupe Le Monde ont rendu leur verdict ce vendredi en fin de journée. Actionnaires de référence regroupés au sein de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), ils se sont massivement prononcés en faveur de l'offre de reprise du quotidien présentée le banquier d'affaires Matthieu Pigasse, le mécène Pierre Bergé et le fondateur de Free Xavier Niel plutôt que le tandem Claude Perdriel (Le Nouvel Obs) associé à France Télécom et à l'espagnol Prisa (El Pais).

Le trio Pigasse-Niel-Bergé a donc remporté les suffrages à la quasi-unanimité : 94,9% des cadres et 100% des employés. Large majorité également de cette offre côté journalistes qui lui ont aporté 90,8% de leurs voix. Les salariés ont ainsi suivi la recommandation du bureau de la SRM qui ce matin a annoncé donner l'avantage au trio Pigasse-Niel-Bergé.

"Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse remercient très chaleureusement l'ensemble des journalistes, des cadres et des employés du Monde, du Monde Interactif, de Courrier International, de Télérama, de Malesherbes Publications, ainsi que la Société des Lecteurs qui ont apporté très massivement leur soutien à la proposition de reprise du Groupe Le Monde qu'ils ont faite", écrivent les trois hommes dans un communiqué.

"Forts de cette confiance qui légitime leur action, ils sont prêts dès lundi à aborder la prochaine phase du processus avec comme seul objectif de permettre au Groupe Le Monde de se développer durablement en conjuguant efficacité et indépendance", concluent-il.

Jeudi, les deux candidats à la reprise du Monde ont été questionnés une dernière fois sur le contenu de leur offre par la Société des Rédacteurs du Monde (SRM). Ils disposaient chacun d'une heure quarante-cinq pour convaincre.

Chacun propose un peu plus de 100 millions d'euros mais ont des projets industriels et rédactionnels sensiblement différents.

Favorable, à un rapprochement des rédactions web (Le Monde Interactif), le trio Bergé-Niel-Pigasse ne prévoit pas de réduction d'effectifs. L'offre adverse, Perdriel-Orange-Prisa, envisage pour sa part de maintenir le Monde Interactif dans une structure distincte et estime nécessaire de supprimer entre 100 et 120 postes sur la base de départs volontaires.

Des rumeurs circulaient jeudi sur un éventuel soutien de l'ancien président du Conseil de surveillance du Monde à cette dernière offre. Démentant avoir déjeuné jeudi avec les dirigeants du groupe espgnol Prisa, Alain Minc a souligné que dans cette affaire "tout le monde perd les pédales" entre rumeurs et surveillances "de qui déjeune avec qui". "Je ne suis pas conseil professionnel de Prisa dans cette affaire, mais je les connais, et je suis ce qui se passe" a-t-il ajouté à l'Agence France Presse.

Ce sera au tour du Conseil de surveillance du groupe Le Monde de trancher in fine le 28 juin.

Peu après les résultats du scrutin, Orange a déclaré prendre "acte de la décision de la Société des rédacteurs du Monde (SRM) de rejeter son offre en choisissant l'offre concurrente". Le groupe "réexaminera dès lundi, à l'issue du Conseil de Surveillance du Monde, la suite à donner à sa démarche". Associé à Orange, Claude Perdriel a indiqué qu'il maintenait son offre.

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