Le numérique frôle les 20 % du marché français de la musique

L'offre légale se développe en téléchargement et en écoute à l'abonnement. Mais elle ne suffit pas à compenser la baisse des ventes de CD.
Infographie La Tribune

L'été 2009, la mort de Michaël Jackson avait donné un coup de fouet aux ventes de disques. Cette année, après un premier semestre en croissance de 4,1 %, où le chiffre d'affaires des producteurs avait crû même sur les ventes de disques physiques (+ 2,5 %), le marché de la musique enregistrée en France a repris une pente descendante. Sur 9 mois, il se solde par un recul global de 2,2 % à 340,2 millions d'euros, par rapport aux 9 premiers mois de 2009, entraîné par la rechute des ventes physiques (? 5,4 %). Mais pour le Syndicat national des éditeurs phonographiques (Snep), la bonne nouvelle, c'est que le marché numérique décolle enfin. Il pèse désormais 19 % du total, contre 16 % un an plus tôt. Et si l'on exclut le déclin des sonneries téléphoniques, la croissance s'accélère pour le téléchargement par Internet ou sur mobile (+ 17 %), et les abonnements et l'écoute gratuite en streaming (+ 22 %), notamment grâce à Deezer.

Appel à réduire la TVA

Il est trop tôt pour tirer un bilan de l'action de la Hadopi, l'Autorité de lutte contre le piratage, qui a envoyé début octobre ses premiers messages d'avertissement, ou de la Carte musique jeunes, pour favoriser les ventes légales auprès des jeunes. Mais les internautes ont compris que le numérique légal est abordable, se félicite Denis Ladegaillerie, coprésident du Snep. Toutefois, le Snep appelle les pouvoirs publics à réduire la TVA sur la musique en ligne, en étudiant la possibilité d'appliquer un taux hybride (réduit sur le droit d'auteur de la musique vendue en ligne par exemple, comme au Luxembourg). « Sur un téléchargement à 0,99 centime, celui qui gagne le plus d'argent, c'est l'État français », déplore Denis Ladegaillerie. Cette distorsion de concurrence avec une plate-forme comme iTunes d'Apple, qui bénéficie en Europe de la TVA luxembourgeoise réduite, et aux États-Unis, de la TVA à taux zéro sur les transactions Internet, pénalise les distributeurs en ligne français. Bien davantage que les conditions imposées par les maisons de disques qui font l'objet d'une médiation confiée à Emmanuel Hoog, PDG de l'AFP.

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