Presse et édition culinaires se vendent comme des petits pains

Le marché du livre de cuisine a bondi de 50% en sept ans, tandis que la diffusion des magazines spécialisés a doublé en dix ans.

Il n'y a pas que devant leur petit écran que les Français aiment la cuisine. Depuis dix ans maintenant, l'édition culinaire affiche une santé insolente avec pour la seule année 2009, une croissance de la production de 13 %. Selon « Livres Hebdo », ce sont 1.682 nouveaux livres dédiés à tout ce qui fait saliver nos papilles, boissons comprises, qui sont sortis sur le marché. Même la bible culinaire, le « Je sais cuisiner » de Ginette Mathiot (photo), vendu à plus de 6 millions d'exemplaires depuis sa sortie en 1955, est parfois difficile à retrouver dans des rayons de plus en plus fournis.

Sans compter que, depuis quelques années, les éditeurs se sont lancés dans les coffrets. Ces boîtes qui proposent un livre et un accessoire (ustensile, plat...) se vendent comme des petits pains, notamment pour les fêtes de fin d'année. Inventeur du concept, Hachette Pratique a vendu ainsi plus 350.000 exemplaires de son coffret « Dîner au verre ». Outre les livres à petits prix (moins de dix euros) qui marchent toujours très bien, les collections estampillées du nom d'un chef comme Alain Ducasse ou Joël Robuchon sont également des valeurs sûres car indémodables.

Hachette Livre en tête

Le marché de l'édition culinaire qui, avec 10,5 millions d'exemplaires écoulés (Ipsos 2009), pèse près de 118 millions d'euros, est comme le reste du marché du livre, largement dominé par Hachette Livre. Un ouvrage de cuisine sur quatre vendus dans l'Hexagone sort des presses de la filiale livre de Lagardère. Ses filiales, Hachette Pratique, Marabout et Larousse détiennent respectivement 13 %, 20 % et 8 % du marché. Les autres grosses maisons du marché sont First Éditions (9 %) et Solar (6 %). Selon Jean-Louis Hocq, directeur de Solar cité par « Livre Hebdos », ce marché a bondi de 50 % en sept ans.

Le succès des émissions télé a bien sûr contribué à cet engouement, mais la crise économique, qui a rappelé qu'un repas à la maison était souvent bien moins cher qu'une sortie au restaurant, a également apporté sa pierre à l'édifice.

Un constat qui s'applique tout aussi bien à la presse magazine culinaire qui, elle aussi, a connu une décennie incroyable. En 2000 et 2009, cette famille de presse, qui compte une quinzaine de titres, a vu sa diffusion France payée bondir de plus de 90 %. Elle s'est d'ailleurs enrichie ces dernières années de magazines tirés d'émissions télé comme « Un dîner presque parfait ».

Mais, l'année 2010 a été brutale pour cette famille de presse dont les ventes, à 15,4 millions d'exemplaires, ont baissé de 2,31 %.

Tous les titres n'ont pas souffert de la même façon. Les magazines principalement tournés vers les recettes de cuisine ont pris de plein fouet la concurrence d'Internet. Le succès fulgurant d'un site de recette comme Marmiton.org ne les a pas épargnés. Un titre comme « Cuisine Actuelle » a ainsi vu ses ventes baisser de plus de 10 % en un an. En revanche, les magazines haut de gamme comme « Elle à Table » qui revendique d'être avant tout « un magazine d'art de vivre », tirent plutôt bien leur épingle du jeu. Seuls deux titres ont vu leurs ventes progresser en 2010, « Elle à Table » avec un petit + 1 % et « Régal » (édité par Uni-Éditions, filiale du Crédit Agricole) qui, lui, voit ses ventes bondir de plus de 15 %.

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