Moment de vérité pour la reprise de Skyrock

Le protocole de sortie de crise conclu il y a deux mois imposait de conclure un accord ce jeudi. Mais des divergences de valorisation seraient apparues.
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L'heure de vérité pour la reprise de Skyrock sonne jeudi en début d'après-midi. C'est en effet la date butoir fixée par le protocole d'accord conclu il y a deux mois entre le fondateur Pierre Bellanger (qui détient 30% du capital du groupe radiophonique) et Axa Private Equity, qui détient 70%, mais souhaite les vendre. Un échec n'est pas à exclure, car les discussions seraient tendues, voire bloquées. Les divergences porteraient sur la valorisation de 85 millions d'euros qui figure dans le protocole.

Il y a deux mois, le Crédit Agricole avait annoncé dans un communiqué son "intention" de prendre 30 % du capital, et avait alors précisé aux journalistes être prêt à les payer 25 millions d'euros, ce qui correspondait bien à la valorisation de 85 millions du protocole. Mais aujourd'hui, selon de multiples sources concordantes, la banque jugerait cette valorisation presque deux fois trop élevée, car, selon elle, l'activité radio vaudrait beaucoup moins. En revanche, elle ne semble pas contester la valorisation des blogs à une quarantaine de millions d'euros. Selon une autre source, le Crédit Agricolegricole serait toujours prêt à mettre les 25 millions promis. Mais probablement pour une participation supérieure. Interrogée, la banque s'est refusée à tout commentaire.

Il semble y avoir moins de difficultés du côté d'Orange et du Fonds Stratégique d'Investissement (FSI). La semaine dernière, l'opérateur téléphonique a déposé une lettre d'intention, indiquant être prêt à prendre 34% de l'activité blogs pour 12 millions d'euros, ce qui valorise les Skyblogs à 35 millions. Quant au fonds souverain français, il serait prêt à apporter 7 millions d'euros, qui seraient réinvestis dans le développement des blogs.

Relais au gouvernement

Axa Private Equity avait accepté la valorisation de 85 millions d'euros, car elle correspondait aux offres reçues l'hiver dernier lors du processus de cession, et lui permettait d'engranger un retour sur investissement par rapport aux 45 millions investis (35,5 millions en 2006, puis une dizaine de millions lors de recapitalisations).

Toutefois, ce projet fait grincer des dents tant chez Orange qu'au FSI. Beaucoup le trouvent trop visiblement dicté par le gouvernement, où Pierre Bellanger a de nombreux relais via ses réseaux, comme Claude Guéant ou Xavier Bertrand. D'autres au FSI, qui avait même songé à renoncer au projet, trouvent la valorisation trop élevée. D'autres enfin se plaignent d'avoir bénéficié d'un temps très limité pour les "due diligences", alors qu'Axa, pourtant rentré en 2006, se plaignait encore récemment de n'être jamais parvenu à avoir une vision claire des comptes, et de n'avoir jamais trouvé d'explication à la faible rentabilité de la station. Interrogé, Orange répond que son investissement est en ligne avec la stratégie appliquée dans les contenus, qui consiste à nouer des partenariats, comme avec Deezer et Dailymotion.

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Commentaires 2
à écrit le 30/06/2011 à 16:45
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"Quant au fonds souverain français, il serait prêt à apporter 7 millions d'euros, qui seraient réinvestis dans le développement des blogs." En quoi les blogs version Skyrock sont une quelconque activité innovante porteuse d'avenir. Les moteurs de blo...

à écrit le 30/06/2011 à 11:56
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Soyons sérieux : le FSI n'a pas à intervenir dans une querelle d'actionnaires entre un patron de radio surpayé qui n'a pas développé son business depuis 3 ans et un fonds d'investissement qui exige 30% de rentabilité par an, tout en en redistribuant ...

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