TV locale : le groupe Bolloré jette l'éponge

L'industriel breton rend la fréquence dont il disposait pour lancer une chaîne à Toulon et Nice.
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Quelques mois après avoir vendu ses chaînes Direct 8 et Direct Star à Canal Plus, Vincent Bolloréeacute; a décidé de mettre fin à sa dernière activité dans la télévision. L'industriel breton va rendre la fréquence qui lui avait été accordée pour lancer une chaîne locale à Nice et Toulon. Cela fait près d'un an que cette chaîne, baptisée Direct Azur, devait être lancée, mais son démarrage n'a cessé d'être repoussé. « La rigueur budgétaire des collectivités locales rend difficilement envisageable le lancement de cette chaîne », explique officiellement le groupe.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) avait d'abord attribué en 2008 ces deux villes au Groupe Hersant Média (GHM), mais lui aussi avait jeté l'éponge. Toutefois, Nice et Toulon intéressent Médias du Sud, un des rares groupes qui croit encore aux chaînes de télévision locales. « Nous allons étudier le dossier », indique Christophe Musset, codirigeant avec Pierre-Paul Castelli.

À l'origine, ce duo dirigeait Télé Miroir, la chaîne de Nîmes appartenant à GHM, chaîne qu'ils ont reprise « pour un euro » quand GHM s'est retiré. Ensuite, le duo a repris à NRJ - « toujours pour un euro » - la chaîne de Montpellier. Enfin, il vient de racheter la chaîne de Marseille, LCM (30 salariés), à Patrick Siri et Bertrand Bigay (fondateur du site Cityvox), qui eux-mêmes l'avaient acquise il y a deux ans auprès des Caisses d'Epargne et de « La Provence ».

Objectif du candidat

Au total, les trois chaînes de Médias du Sud emploient 70 personnes, ont un budget de 4,7 millions d'euros, et visent l'équilibre en 2012. Le groupe, aujourd'hui détenu par ses deux dirigeants, souhaite lever « quelques millions d'euros dans les six mois auprès d'industriels locaux ou des médias ».

Le projet est bien sûr de mutualiser une partie des émissions (sur le sport, les traditions...) entre les trois antennes. Et de recourir aux recettes des collectivités locales, qui représentent déjà 50 % des recettes de la chaîne de Nîmes, ce qui lui a permis d'atteindre l'équilibre. Enfin, Médias du Sud a rejoint la régie RTR, qui regroupe près de 30 chaînes locales.

Détenue par les chaînes locales, RTR a été créé à l'initiative de Weo, la chaîne lilloise détenue par « La Voix du Nord ». RTR a pour mission de collecter de la publicité nationale. Dans le passé, les chaînes locales avaient confié cette mission à de grandes régies nationales (TF1, France Télévisions, Lagardère, « Le Figaro »...) mais toutes ces tentatives s'étaient soldées par des échecs.

 

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