Le quotidien gratuit Metro repart à l'offensive

Le quotidien gratuit Metro , filiale à 100% de TF1, va lancer une nouvelle formule début mars, proposant un journal plus petit, plus visuel et distribué dans plus de villes, avec la volonté de devenir la référence des lecteurs urbains.
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Avec le rachat de Metro, TF 1 se retrouve confronté à un double défi. D'abord, rendre rentable une société qui, au premier semestre 2011, a encore triplé ses pertes opérationnelles (à -3,3 millions d'euros) sur un chiffre d'affaires de 16,5 millions (+2%). "Notre objectif est un retour à l'équilibre en moins de deux ans, et à la rentabilité en moins de trois ans", a déclaré mardi Edouard Boccon-Gibod, nouveau président de Metro nommé par TF1. Il vise "une croissance à deux chiffres" en 2012, notamment grâce aux synergies avec la régie de TF1, qui va proposer des offres couplées entre le gratuit et les autres média du groupe.

Fuite en avant

Parallèlement, Metro va réinvestir "plus d'un million d'euros" pour rester dans la course par rapport à ses deux concurrents, "20 Minutes" et Direct Matin, qui se sont lancés dans une coûteuse politique d'expansion. "Metro a pris du retard car les actionnaires précédents ont peu investi", a admis mardi Edouard Boccon-Gibod. Par exemple, son site Internet ne compte que 1,5 million de visiteurs, près de quatre fois moins que "20 minutes". En pratique, le quotidien, qui emploie 115 personnes dont 43 journalistes, va procéder à "quelques recrutements", mais "aucune fusion avec la rédaction de TF1 n'est prévue". Surtout, il va lancer une nouvelle formule, avec une nouvelle maquette et un format légèrement plus petit. 

Enfin, il va couvrir vingt villes supplémentaires, pour passer ainsi à 35 éditions. Ceci sans augmenter le tirage de 760.000 exemplaires. "Nous allons réallouer 15% à 20% du tirage", a expliqué Edouard Boccon-Gibod. "Avec 2,4 millions de lecteurs, nous sommes clairement le second derrière "20 minutes", et nous ne sommes plus le maillon faible", a souligné Edouard Boccon-Gibod, qui estime que le marché peut supporter trois acteurs.

A l'été 2011, TF1 a racheté Metro sans l'avoir prémédité. Bolloré, propriétaire de Direct Matin, avait fait une offre de rachat sur le quotidien rival. Mais la filiale de Bouygues, qui détenait 34,3% de l'édition française de Metro depuis 2003, disposait d'un droit de préemption, et a décidé de l'exercer. Selon certaines sources, il s'agirait d'une décision de son actionnaire principal, Martin Bouygues, qui n'appréciait pas de voir Metro passer dans le giron de son vieil ennemi Vincent Bolloré.

TF1 s'est aligné sur le prix proposé par Bolloré, qui valorisait l'édition française à 10 millions d'euros, dette comprise. En soustrayant la dette et le besoin en fonds de roulement, TF1 n'a déboursé que 3,9 millions d'euros pour les 65,7% du capital détenus par l'éditeur suédois.

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Commentaire 1
à écrit le 18/01/2012 à 8:42
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tant pis pour la pollution et les arbres, on verra plus tard, greenback first !

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