Feu vert sous conditions au rachat de Direct 8 par Canal Plus

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel impose des conditions supplémentaires à Canal Plus sur Direct 8. Il a en partie tenu compte des requêtes des chaînes gratuites, qui craigne l'arrivée du puissant groupe, dans la télévision en clair.
Copyright REA

Le Conseil supérieur de l?audiovisuel a donné son autorisation définitive au rachat de Direct 8 et Direct Star par Canal Plus. Visiblement, la pression mise par les trois grands groupes de télévisions en clair, TF1, M6 et France Télévisions ? et plus modestement par NRJ et NextradioTV - qui craignent l?arrivée du groupe de télévision payante dans la TV gratuite, n?a pas été vaine. Les Sages ont imposé des obligations supplémentaires à Canal Plus, par rapport à l?autorisation accordée en juillet par l?autorité de la Concurrence cet été. Preuve en est qu?ils ont fait attention à ne pas aller trop loin, le groupe Canal Plus « se réjouit de l?accord donné par le CSA à son projet », dans un communiqué, considérant les engagements « très substantiels ».

Ainsi, afin de limiter la concurrence de D8 ? le nouveau nom de Direct 8 ? sur le principal carrefour d?audience, à savoir le prime time, l'ex-chaîne du groupe Bolloré aura le droit de conclure un accord cadre (« outputdeal ») avec un grand studio américain pour le payant et le gratuit mais ne « pourra pas consacrer par semaine en moyenne plus d?une première partie de soirée à la diffusion de séries américaines ».

Toujours dans le but de rétablir l?équilibre face aux concurrentes, D8 devra diffuser « 730 heures de programmes totalement inédits » sur le payant et le gratuit. Cette obligation s?ajoute à celle de diffuser au moins 7 heures de programmes en clair.

Allongement des délais de diffusion

Autre victoire pour M6 et TF1, les deux chaînes privées ont obtenu un allongement des délais de diffusion des « séries françaises » à 18 mois. Elles avaient demandé une mesure de ce type afin de contrebalancer la puissance de Canal Plus vis-à-vis des producteurs. Comment en effet empêcher un producteur de signer avec son principal pourvoyeur de fonds un financement en échange d?une double diffusion payante et gratuite ? Avec ce délai, les chaînes privées espèrent avoir un argument supplémentaire auprès des producteurs pour faire pencher la balance en leur faveur.

Des obligations renforcées
Les obligations de pré-financement de D8 sur des films à petit budget (moins de 7 millions d?euros) ont été renforcées. Là aussi, cela répond à une requête des chaînes gratuites, qui craignaient que le groupe Canal Plus capte les co-productions les meilleures pour la télévision en clair. De son côté, France Télévisions a également eu gain de cause : « D8 s?engage à diversifier les disciplines sportives à l?antenne ». Le groupe public de télévision craignait en effet que Canal Plus ne réserve les droits des événements sportifs majeurs (qui doivent obligatoirement être diffusés sur des chaînes en clair) à D8, comme une éventuelle finale de handball faisant jouer la France, et ne réserve au groupe public que les événements de faible intérêt.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 20/09/2012 à 13:05
Signaler
Parce que l'on ne change pas la règle du jeu en cours de match. De plus Direct 8 n'a jamais été donné à Lagardère mais à Boloré l'employeur de la femme de notre président ACTUEL.

à écrit le 18/09/2012 à 18:27
Signaler
Merci Sarko, quel cadeau doit se dire Mr Lagardère ... Direct 8 et direct star ont été donné à Lagardère pour ZERO euros, et il les vend pour 380 millions ... Pourquoi l'Etat ne prend pas sa part sur la plus value réalisée ? (prix de vente moins inve...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.