Natalie Nougayrède démissionne de son poste de directrice du Monde

Cette annonce intervient après un bras de fer avec la rédaction en chef, dont la quasi-totalité a démissionné de ses fonctions le 6 mai.
Natalie Nougayrède avait été élue à la direction du quotidien du soir à près de 80% des voix.

Quinze mois seulement après son élection, Natalie Nougayrède a annoncé mercredi qu'elle quittait son poste de directrice du Monde, dans un texte envoyé à l'AFP. Une conséquence du bras de fer qui l'opposait à sa rédaction, dont la quasi-totalité a démissionné de ses fonctions une semaine auparavant.

Elle explique n'avoir "plus les moyens d'assurer en toute plénitude et sérénité" ses fonctions. Et de préciser:

"La volonté de certains membres du Monde de réduire drastiquement les prérogatives du directeur du journal est pour moi incompatible avec la poursuite de ma mission. Je ne peux consentir à l'effacement du poste de directeur du journal, sous le prétexte des circonstances."

Des attaques et un message de défiance

Vendredi, ses deux adjoints, Vincent Giret et Michel Guerrin, également mis en cause par une partie de la rédaction, avaient déjà décidé de quitter leurs fonctions.

Natalie Nougayrède poursuit:

"Les attaques directes et personnelles à l'encontre de la direction et de mon action m'empêchent de mettre en œuvre le plan de transformation que j'ai soumis aux actionnaires et qui nécessite un accord large des rédactions, dans l'intérêt supérieur du journal."

La Société des rédacteurs du Monde devait rencontrer les actionnaires ce mercredi à 15H00, et un directeur intérimaire devrait être rapidement choisi, comme le prévoient les statuts du journal.

La semaine dernière, la crise au sein du journal avait pris de l'ampleur et la rédaction avait adressé à Natalie Nougayrède un message de défiance. Sept des dix rédacteurs en chef du journal avaient également annoncé qu'ils démissionnaient de leur poste. Les journalistes lui reprochaient un mode de gestion "solitaire", l'accusant "de n'écouter personne".

Ralentissement des réformes

Le mouvement de contestation avait été déclenché par l'annonce en février d'un plan de mobilité prévoyant le passage sur la rédaction numérique d'une cinquantaine de postes.

La crise au sein du quotidien a poussé Louis Dreyfus, le président du directoire, à ralentir la cadence des réformes. Il a annoncé que le plan de mobilité serait prolongé jusqu'à fin septembre au lieu de fin juin. Il a reprécisé les réformes éditoriales en cours: la nouvelle formule papier prévue pour juin est repoussée à la fin septembre et devra s'articuler avec une éventuelle édition du matin pour mobiles.

Pourtant, Natalie Nougayrède avait été élue à la direction du quotidien du soir à près de 80% des voix. Elle avait succédé à Erik Izraelewicz, décédé brutalement le 27 novembre 2013, devenant le 1er mars 2014 la première femme à diriger le journal.

>> La quasi-totalité de la rédaction en chef du Monde "démissionne" de ses fonctions

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Commentaires 3
à écrit le 14/05/2014 à 18:24
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qu'a donc été faire dans ce panier de crabes ! elle vaut mieux que cela !

à écrit le 14/05/2014 à 13:37
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Est-ce pour mieux préparer/noyauter la présidentielle de 2017? (déjà? )

à écrit le 14/05/2014 à 13:08
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Et voilà ! Même punition que pour Edith Cresson ! Je n'aurai jamais cru que cela put arriver au Monde...! Un lecteur depuis 45 ans bien désabusé

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