Le quotidien La Marseillaise dépose le bilan

Le journal, qui subit une forte baisse de la communication institutionnelle, de la publicité et des annonces légales, est contraint de demander sa mise en redressement judiciaire.
Le quotidien, qui ne publie pas ses chiffres à l'OJD, fait état de ventes "6 à 7 fois moindres que celles de (ses) concurrents, La Provence et Le Midi Libre".

C'est la seule solution qui a pu être trouvée pour garantir la continuité du titre. Le quotidien La Marseillaise, fondé en 1943 et diffusé dans six départements, va déposer son bilan vendredi 14 novembre devant le tribunal de commerce de Marseille et demander sa mise en redressement judiciaire, a annoncé jeudi la direction.

"La société éditrice de La Marseillaise sera mise sous la protection du tribunal de commerce de Marseille par une déclaration de cessation de paiement (...)", a précisé son PDG, Jean-Louis Bousquet, dans un communiqué publié sur le site internet du journal.

 1 à 1,5 million d'euros de pertes en 2014

"La crise économique, doublée d'une crise de la presse et d'une chute brutale de la publicité, nous contraint à cette démarche pour préserver la continuité de notre titre",  explique-t-il.

 "Nous étions quasiment à l'équilibre en 2013, mais nous tablons sur 1 à 1,5 million d'euros de pertes en 2014. Depuis le 1er janvier, nous subissons une forte baisse de la communication institutionnelle, de la publicité et des annonces légales", a détaillé Jean-Louis Bousquet à l'AFP.

Le quotidien, qui ne publie pas ses chiffres à l'OJD, fait état de ventes "6 à 7 fois moindres que celles de (ses) concurrents, La Provence et Le Midi Libre". L'un des anciens journalistes du titre, Philippe Pujol, a pourtant reçu le prix Albert Londres en 2014.

Un plan de sauvegarde

Fondé dans la clandestinité et engagé à gauche, La Marseillaise, qui selon son PDG emploie 213 personnes, dont environ 75 ont la carte de presse, "continuera d'exister et restera le journal du Sud qui porte les idéaux progressistes de transformation sociale", a assuré celui-ci sur le site internet.

"Ce journal a toujours vécu dans la difficulté. Nous allons adopter un plan de sauvegarde pour tenir le coup. Nous allons en appeler à nos lecteurs, au monde politique, et chercher d'éventuels partenaires", a-t-il également affirmé, soulignant que le journal n'était adossé "à aucun groupe de presse ni aucun banquier".

Le Parti communiste, duquel le quotidien a été longtemps proche, a appelé jeudi à la création "d'un comité de soutien".

Le délégué SNJ-CGT, Jean-Marie Dinh, a toutefois regretté auprès de l'AFP:

"La direction a cédé à une forme de précipitation qui nous surprend. Nous avons le sentiment qu'elle passe en force, au mépris du personnel. Elle ne nous a pas donné les informations que nous réclamons, notamment sur l'état du passif et de l'actif, et sur ses objectifs".

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Commentaires 4
à écrit le 17/11/2014 à 15:47
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Le pluralisme de la presse est en passe de disparaitre!!! Quel recul pour notre démocratie! Les débats contradictoires sont indispensables!

à écrit le 16/11/2014 à 1:02
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c'est l'avenir de l'huma si les subventions disparaissaient !

à écrit le 14/11/2014 à 15:03
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bon debarras

à écrit le 14/11/2014 à 14:16
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sur la disparition d'un journal communiste subventionné. A quand l'Humanité ?

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