M6 va s'offrir les radios du groupe RTL pour 216 millions d'euros

Le groupe de télévision M6 est entré en négociations exclusives pour acquérir RTL Group, qui comprend les radios RTL, RTL 2 et Fun Radio. La concentration des médias continue.
Sylvain Rolland
Souhaité depuis longtemps par Nicolas de Tavernost, le président du directoire du groupe M6, l'acquisition du groupe RTL permettra à l'ex-"petite chaîne qui monte" d'ajouter le média radio à ses activités de télévision et de production.

Grosse emplette de Noël pour le groupe M6. Le groupe de télévision a annoncé mardi soir être entré en négociations exclusives avec RTL Group pour l'acquisition de son pôle français de radios, qui comprend les stations RTL, RTL 2 et Fun Radio, ainsi que leur régie publicitaire et leurs activités internet. Montant de l'opération : 216 millions d'euros, financé par l'endettement.

M6 indique qu'il est entré en négociations exclusives avec le Groupe RTL, qui est aussi son actionnaire de référence, avec 48,5% du capital. Cette étape inclut la consultation des instances représentatives du personnel du pôle Radio de RTL et du Groupe M6, ainsi que l'agrément du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), qui sera saisi prochainement. RTL Group consultera également le gouvernement luxembourgeois sur le projet de transaction.

M6 ajoute une nouvelle corde, la radio, à son arc

Souhaité depuis longtemps par Nicolas de Tavernost, le président du directoire du groupe M6, cette acquisition permettra à l'ex "petite chaîne qui monte" d'ajouter le média radio à ses activités de télévision et de production. De quoi, selon le groupe, "élargir son offre plurimédia et sa capacité de développement de projets de diversification" et ses "positions globales sur le marché français des médias et de la publicité".

Le nouvel ensemble réunira le premier groupe privé de radios en France et le deuxième groupe privé de télévision gratuite. De quoi peser environ 1,41 milliard d'euros de chiffre d'affaires (1,24 milliard pour M6 et 168 millions pour RTL France). Le groupe RTL, intimement lié à M6, est intéressant pour la chaîne. Premier groupe de radio privé en France, les trois stations cumulent 18,8% de parts d'audience en 2015 et une part de marché publicitaire brute estimée à 22% en 2014, selon les chiffres du CSA.

RTL, la première radio de France en part d'audience (12,5%), en durée d'écoute (2h21 par jour) et en audience cumulée (6,4 millions d'auditeurs par jour) est en pleine forme, ce qui est moins le cas pour les déclinantes RTL2 et Fun Radio. Selon Le Figaro, le nouvel ensemble espère faire grimper le résultat opérationnel de l'activité radio de 24 millions d'euros actuellement à près de 40 millions d'euros à l'horizon 2020.

Un nouvel exemple de la concentration des médias

Le rachat du groupe RTL par le groupe M6 est une nouvelle illustration de la convergence à l'oeuvre dans le monde des télécoms et des médias, qui suscite de nombreuses inquiétudes. « Nous avons la possibilité de constituer un véritable groupe multimédia. C'est déjà le cas de nos concurrents comme NRJ, présent en radio et télé, ou NextRadioTV et l'opérateur Altice », explique Christopher Baldelli, le président du directoire de RTL France, au Figaro. L'opération a été annoncée le même jour que l'augmentation de la participation de Vivendi, autre géant des médias (Canal +, Dailymotion, Gameloft), dans le capital de l'italien Mediaset, et au lendemain de la manifestation d'intérêt d'Orange pour Canal +.

Contrairement à France Info, qui a choisi de fusionner les métiers de la radio et de la télévision -avec quelques remous en interne- M6 et RTL resteront séparées du point de vue éditorial. Chaque antenne aura sa propre ligne. Des synergies sont par contre à prévoir au niveau de la régie publicitaire et des activités internet. RTL.fr, qui rassemble déjà les sites internet des trois radios, a accueilli en septembre 3,1 millions de visiteurs uniques et s'est imposé comme le premier site de radio en France.

Sylvain Rolland

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Commentaires 2
à écrit le 14/12/2016 à 17:34
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Altice devrait racheter ce qui reste de Canal plus, et d'itélé à Bolloré, et Europe 1 à Lagardère : synergies formidables avec ses médias actuels

à écrit le 14/12/2016 à 10:24
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De toutes façons je ne vois pas comment la qualité des informations de nos médias de masse pourrait être encore plus mauvaise, les actionnaires vont donc pouvoir s'attaquer à la masse salarial et aux niveaux de revenus. Classique.

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