"Me too" : les premières sanctions tombent chez Ubisoft

Visés par des enquêtes, de hauts responsables d'Ubisoft quittent déjà l'éditeur français de jeux vidéo.
Maxime Beland, vice-président Editorial en poste à Toronto (Canada), a démissionné avec effet immédiat.
Maxime Beland, vice-président "Editorial" en poste à Toronto (Canada), a démissionné "avec effet immédiat". (Crédits : Jonathan Alcorn)

Le PDG d'Ubisoft, éditeur français de jeux vidéo dont plusieurs cadres sont accusés d'agressions et de harcèlement sexuel, a annoncé vendredi qu'un vice-président avait démissionné et qu'un autre avait été mis à pied pour "comportements inappropriés". Dans un message adressé aux 18.000 salariés du groupe dans le monde, Yves Guillemot a indiqué que Maxime Beland, vice-président "Editorial" en poste à Toronto (Canada), avait démissionné "avec effet immédiat". "Nous poursuivons toutefois l'enquête que nous menons sur les allégations portées contre lui", a précisé le PDG.

Par ailleurs Tommy François, vice-président "Editorial et creative services" basé à Paris, a été "placé en mise à pied conservatoire, dans l'attente des conclusions de l'enquête le concernant", selon ce message dont l'AFP a obtenu une copie. Un autre employé du studio de Toronto a pour sa part été licencié "pour avoir eu des comportements allant à l'encontre de ce qu'Ubisoft attend de ses collaborateurs", a révélé Yves Guillemot sans plus de précisions.

"D'autres enquêtes se poursuivent, et seront menées avec toute la rigueur requise", a promis le dirigeant. "Nous ne pouvons tolérer les comportements inappropriés sur le lieu de travail et nous continuerons à prendre des mesures disciplinaires contre toute personne ayant des comportements de harcèlement, de discrimination ou toute autre attitude enfreignant notre Code de Bonne Conduite".

Changement structurel

La veille, Yves Guillemot avait promis à ses salariés un "changement structurel" au sein de l'entreprise à la suite de cette affaire. L'éditeur, l'un des poids lourds mondiaux du secteur, avait annoncé la semaine dernière des enquêtes internes, alors que se multipliaient les témoignages sur le sexisme et les atteintes aux femmes dans ce milieu très masculin. "Je tiens à dire à ceux qui ont pris la parole ou qui ont soutenu des collègues : vous êtes entendus et vous contribuez à conduire les changements nécessaires au sein de l'entreprise", a ajouté le PDG, promettant des "changements fondamentaux" mis en œuvre "très rapidement, à tous les niveaux".

"Nous ne visons pas des ajustements à la marge. Ce que nous voulons mettre en œuvre est un changement structurel au sein d'Ubisoft, en totale adéquation avec nos valeurs qui ne tolèrent aucun comportement toxique et veillent à ce que chacun se sente en sécurité pour s'exprimer", a insisté le PDG dans son message

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Commentaires 5
à écrit le 06/07/2020 à 21:53
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A quand chez Orange

à écrit le 05/07/2020 à 12:05
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Le VP canadien a démissionné. ça veut dire qu'il échappe à toute sanction? Si c'est le cas c'est lamentable.

le 06/07/2020 à 15:05
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On apprend avec vous qu'une entreprise peut sanctionner un salarié autrement qu'en le licenciant, sans doute en se substituant à la justice?

à écrit le 04/07/2020 à 11:32
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Quand les actionnaires de chez VW ont offert une femme à leur cadre supérieur performant, une brésilienne en plus bonjour les clichés, c'était en 2004 à savoir il n'y a pas si longtemps, tant que notre fonctionnement oligarchique perdurera les femmes...

le 06/07/2020 à 15:06
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Vous délirez, Monsieur

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