Musique : le streaming met fin à 20 ans de déclin des ventes

Les recettes des ventes en ligne ont progressé de 10,2% l'année dernière à 6,7 milliards de dollars, compensant ainsi la baisse de celles liées aux supports physiques comme le CD.
68 millions d'utilisateurs sont désormais abonnés à des services de streaming.

C'est historique. La forte progression du chiffre d'affaires des services de streaming a permis de mettre un terme l'année dernière à près de 20 ans de déclin des ventes de musique, les formats numériques passant pour la première fois devant les supports physiques comme les CD, a annoncé mardi 12 avril la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI).

Le chiffre d'affaires des ventes en streaming a bondi de 45% en 2015 avec l'augmentation du parc de smartphones et des abonnements de services de musique en ligne sous licence, tandis que les ventes de musique dans leur ensemble ont progressé de 3,2% à 15 milliards de dollars (13,17 milliards d'euros), précise la fédération dans son rapport annuel. Le numérique représente 45% des ventes totales contre 39% pour les supports physiques, souligne l'IFPI.

 "Une explosion de la consommation de musique partout"

Frances Moore, le directrice générale de la fédération, a observé:

"Après deux décennies de recul quasi ininterrompu, l'industrie de la musique enregistrée a connu plusieurs tournants en 2015: une croissance tangible du chiffre d'affaires au niveau mondial, une explosion de la consommation de musique partout et un chiffre d'affaires numérique dépassant celui réalisé sur des supports physiques pour la première fois".

Ces tournants "illustrent l'adaptation à l'ère numérique d'une industrie qui ressort plus forte et plus agile", a-t-elle ajouté.

 Les recettes des ventes en ligne ont progressé de 10,2% l'année dernière à 6,7 milliards de dollars, ce qui a permis de compenser la poursuite de la baisse de celles liées aux supports physiques comme le CD. La progression du streaming a été telle que les recettes correspondantes ont presque dépassé celles liées aux téléchargements, avec 68 millions d'utilisateurs désormais abonnés à des services de streaming, selon l'IFPI.

Pas de rémunération équitable pour les artistes

L'IFPI a toutefois souligné que le retour à la croissance des ventes de musiques était entaché d'une "faiblesse fondamentale", les artistes et les maisons d'édition ne percevant pas une rémunération équitable. Frances Moore a ainsi appelé à une évolution du cadre réglementaire international afin d'empêcher certains grands fournisseurs de services en ligne d'utiliser les règles de "safe harbour" dans les législations européennes et américaines pour s'exempter du droit d'auteur.

Ces règles "n'ont pas été conçues pour permettre aux entreprises qui interviennent activement dans la distribution de musique en ligne de ne pas respecter les même règles que d'autres services de musique en ligne", a-t-elle souligné. "Il en résulte un distorsion du marché, une concurrence déloyale et des artistes comme des maisons d'édition qui ne perçoivent pas la juste rémunération de leur travail."

(Avec Reuters)

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Commentaires 2
à écrit le 16/04/2016 à 9:39
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Les maisons de disques qui se plaignent des contrats (qui rémunèrent, pour un cd par exemple, les artistes à 2% des gains...) me font vraiment rire.

à écrit le 13/04/2016 à 6:52
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j'aime les gens qui expliquent qu'ils se font voler et exploiter sur leur dos ultra laborieux........ http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/12/07/un-proces-a-60-milliards-de-dollars-pour-l-industrie-du-disque-canadienne_1277338_651865.ht...

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