Orange : "A terme, il nous paraît que le marché français se consolidera"

Directeur général adjoint et directeur financier d'Orange, Ramon Fernandez était présent au Mobile World Congress de Barcelone. A La Tribune, il estime que la question d'un retour à trois opérateurs dans l'Hexagone se pose toujours.
Pierre Manière
Pour Ramon Fernandez, la priorité d'Orange, sur le Vieux Continent, est d'être convergent dans tous les marché où il est présent. C'est-à-dire de pouvoir proposer des offres mêlant Internet fixe, télévision, et téléphonie mobile.

LA TRIBUNE - Comme l'an dernier, tout l'état-major d'Orange s'est déplacé au Mobile World Congress de Barcelone. En quoi est-ce un moment important ?

RAMON FERNANDEZ - Pour moi, en tant que directeur financier, c'est une occasion assez exceptionnelle de rencontrer des acteurs que je n'ai pas l'occasion de voir souvent. Par exemple, lundi, j'étais avec Stéphane Richard [PDG d'Orange, NDLR] pour rencontrer les dirigeants de Google, de Samsung, de Verizon et de Softbank. C'est l'opportunité de voir où en sont les uns et les autres sur l'Internet des objets, sur la 5G, sur la réalité virtuelle, sur l'intelligence artificielle... Et sur tout ce qui va bouleverser le marché ces prochaines années. Ici, on est dans l'anticipation.

Orange a récemment publié ses résultats 2016. Si globalement, les ventes, soutenues par l'Espagne, ont progressé, ce n'est pas le cas en France...

En premier lieu, on peut se féliciter que le groupe ait retrouvé de la croissance à la fois sur son chiffre d'affaires et sur ses marges. C'est la première fois que cela arrive depuis 2008. On sort quand même de plusieurs années de décroissance continue... Effectivement, en Espagne, le chiffre d'affaires a bien progressé, à hauteur de 6%. Mais il ne faut pas oublier l'Afrique et le Moyen-Orient, qui ont continué à croître. En parallèle, nos activités dédiées aux entreprises ont aussi retrouvé de la croissance. Quant à la France, c'est vrai qu'il y a eu une baisse du chiffre d'affaires de 1%. Mais c'est notamment lié à des éléments exogènes et temporaires, qui sont la baisse des revenus de l'itinérance avec Free [qui utilise contre plusieurs centaines de millions d'euros le réseau mobile d'Orange, NDLR] et le roaming européen. Or si vous neutralisez ces effets sur la France, vous avez une évolution qui est positive au quatrième trimestre. En outre, le marché du très haut débit fixe progresse très vite. On est sur une dynamique favorable.

Néanmoins, une consolidation du marché est-elle, d'après vous, toujours souhaitable ?

La question de la consolidation, dans ce contexte là, elle se pose à peu près dans les mêmes termes qu'avant [lorsqu'Orange a échoué, au printemps dernier, à racheter Bouygues Telecom, NDLR]. La France est l'un des rares derniers marchés à quatre acteurs en Europe. Il y a pas de raisons fondamentales à ce que l'on reste dans cette situation. A terme, il nous paraît - et je crois que c'est un sentiment assez partagé par tous - que c'est un marché qui se consolidera. Encore faut-il que les conditions soient réunies. Ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui. Reste qu'avec nos investissements, nous avons les atouts pour continuer à être performant dans l'environnement actuel. Il n'y a pas d'urgence, pour Orange, à voir cette consolidation arriver. Je pense qu'il nous suffit d'attendre.

Sur le Vieux Continent, avez-vous des vues sur d'autres opérateurs?

Non. Aujourd'hui, notre grande priorité, c'est d'être parfaitement convergent [avec des offres Internet fixe et mobile, NDLR] sur l'ensemble de nos pays européens. C'est tout sauf évident, parce qu'historiquement, nous étions uniquement présents dans le mobile dans ces marchés - à l'instar de la Belgique, de la Roumanie ou de l'Espagne. Dans ce dernier marché, on a donc décidé de racheter l'opérateur Internet fixe Jazztel, il y a deux ans, qui était très fort sur la fibre. Aujourd'hui, on concentre notamment nos efforts sur la Pologne. On y est convergent, mais on a beaucoup de travail à faire pour renforcer nos performances sur l'Internet fixe. On va y consacrer des centaines de millions d'euros d'investissements. Dans ce cas, on privilégie la croissance organique plutôt que racheter d'autres acteurs. Cela n'empêche pas, bien sûr, d'examiner les opportunités qui pourraient se présenter en Europe. Mais pour l'instant, ce n'est pas la priorité.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 01/03/2017 à 15:28
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Dans la french tech la consolidation se fera autour de Squareway seul opérateur capable de protéger la voix et la data sur les mobile ! Orange n est pas foutu de proposer ce service aux entreprises !🍊🔕

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