Pourquoi Altice veut s’introduire en Bourse aux Etats-Unis

Le groupe de Patrick Drahi (maison-mère de SFR en France), a annoncé mardi avoir déposé un dossier auprès des autorités boursières américaines pour entrer à Wall Street. Ce faisant, le géant des télécoms sera en meilleure position pour jouer la carte dans la consolidation du câble outre-Atlantique.
Pierre Manière
Patrick Drahi, le chef de file d'Altice (SFR).

Patrick Drahi est visiblement déterminé à faire son nid au pays de l'Oncle Sam. Ce mardi, son groupe Altice (maison-mère de SFR en France), a déposé un dossier auprès des autorités boursières américaines pour faire entrer sa filiale américaine, Altice USA, à Wall Street. Selon des sources bancaires citées par l'AFP, l'opération est destinée à accélérer le remboursement de la dette du groupe, qui s'élève à 50 milliards d'euros. Mais aussi à préparer de nouvelles acquisitions, puisque le groupe envisagerait de lever jusqu'à 2 milliards de dollars. Dans un communiqué, Altice précise que « le nombre d'actions qui seront proposées et la fourchette de prix de l'offre n'ont pas encore été déterminés ».

Pour rappel Altice USA chapeaute les câblo-opérateurs Suddenlink et Cablevision, qu'il a racheté il y a deux ans pour 26,7 milliards de dollars. Ce faisant, Patrick Drahi est devenu le quatrième acteur du câble outre-Atlantique, totalisant quelques 4,6 millions d'abonnés pour un chiffre d'affaires de 8,2 milliards d'euros. Or aujourd'hui, le secteur est en pleine consolidation. C'est pourquoi analystes et banquiers voient l'initiative du magnat des télécoms et des médias comme une manière de préparer de nouvelles acquisitions, au gré des opportunités. D'autant que l'administration Trump semble se montrer bien plus souple que celle de Barack Obama en matière de régulation. Concrètement, Verizon Communications FiOS, les activités câble du géant du mobile Verizon, Cox Communication et Mediacom pourraient constituer des cibles de choix pour Altice.

Altice n'a « que 2% du marché » aux USA

Sur le fond, Patrick Drahi n'a jamais caché qu'il songeait à s'étendre aux Etats-Unis. Auditionné par la Commission des affaires économiques du Sénat, en juin dernier, il a justifié cet appétit par une démonstration maison :

« Pour vous donner des ordres de grandeurs, en France, on a en valeur à peu près 30% du marché des télécoms. Car c'est un marché de l'ordre de 40 milliards [d'euros, Ndlr], et on en fait 11 milliards. Et aux Etats-Unis, nous allons faire un peu plus de 9 milliards [de dollars], mais nous n'aurons que 2% du marché. »

Il ne serait donc pas étonnant de voir bientôt Altice ressortir le chéquier.

(avec AFP)

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 11/04/2017 à 19:43
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Nous espérons une calamiteuse introduction en bourse pour la filiale étasunienne d’Altice. Et plus particulièrement, nous souhaitons une éclatante ruine financière à son propriétaire, Monsieur Israël24news-BFMTV-SFR-L’Express-Libération ! A noter...

à écrit le 11/04/2017 à 17:16
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...Parce que plus personne ne lui fait confiance en Europe et surtout pas en France au regard des problèmes qu'il a avec SFR.

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