Publicis : après 30 ans de règne, Maurice Lévy passe le volant Arthur Sadoun

Pour succéder à l'actuel président du directoire qui a amené le groupe de publicité au troisième rang mondial, le conseil de surveillance a retenu une candidature interne.
Arthur Sadoun, aujourd'hui 45 ans, se voit confier la présidence du directoire du groupe à peu près à l'âge auquel Maurice Lévy (à droite), lui-même, la recevait du fondateur emblématique de Publicis, Marcel Bleustein-Blanchet. Sous l'impulsion de Maurice Lévy, Publicis va connaître un coup d'accélérateur à l'international, avec des prises de participation dans le monde entier, qui en ont fait le 3e groupe mondial de communication et de publicité.

Maurice Lévy, 72 ans, le charismatique patron de Publicis à qui l'on doit le fameux néologisme "Uberiser", a déclaré le 26 janvier qu'il allait prochainement céder la présidence du directoire du groupe, poste qu'il occupe depuis 1987, à Arthur Sadoun, 45 ans. Mais la transition se fera progressivement puisque M. Lévy prendra la tête du conseil de surveillance.

Un talent recruté en interne

Arthur Sadoun, aujourd'hui 45 ans, a dix ans d'expérience au sein du groupe mais avant cela affichait déjà un beau parcours. Parti à 21 ans au Chili monter sa propre agence de publicité qu'il revendra à BBDO, il revient en France en 1997 pour passer un MBA à l'Insead. A la suite, il rejoint l'agence TBWA (réseau Omnicom) au poste de directeur international du planning stratégique. En 2000, il devient Executive Officer de TBWA/Paris avant d'en être le CEO en 2003. Sous sa direction et pendant quatre années consécutives, TBWA/Paris est récompensée en tant qu'Agence de l'Année au Festival International de la Publicité à Cannes.

Le chapitre Publicis débute en 2006 quand il est embauché pour prendre la tête de Publicis Conseil. Trois ans plus tard, en 2009, il devient président de Publicis France. Depuis 2016, il est à la tête de Publicis Communications, selon le site du groupe.

Le conseil de surveillance a justifié ce choix en interne après avoir fait le constat que "le groupe était riche en talents et qu'il n'était nullement nécessaire de rechercher un candidat à l'extérieur".

Les nominations seront validées à l'AG du 31 mai

La philosophe féministe Elisabeth Badinter, principale actionnaire du groupe et fille du fondateur Marcel Bleustein-Blanchet, citée dans le communiqué, ainsi que Maurice Lévy ont indiqué l'une avoir "toute confiance dans cette équipe pour mener à bien les tâches qui l'attendent" et l'autre se réjouir "de ce choix qui me paraît le plus juste et le plus judicieux pour notre groupe et son avenir".

Mme Badinter va laisser sa place à la tête du conseil de surveillance à Maurice Lévy, qui en assurera la présidence à compter du 1er juin, si les propositions du conseil de surveillance sont validées par l'assemblée générale des actionnaires, qui se tiendra le 31 mai.

Maurice Lévy a propulsé le groupe au 3e rang mondial

Entré au sein de Publicis en 1971, Maurice Lévy y avait rapidement grimpé les échelons, devenant secrétaire général en 1975, puis directeur général adjoint de Publicis Conseil en 1975, et enfin directeur général du groupe un an plus tard, il y a donc tout juste 30 ans. Sous son impulsion, Publicis va connaître un coup d'accélérateur à l'international, avec des prises de participation dans le monde entier, qui en ont fait le 3e groupe mondial de communication et de publicité. En 1987, Maurice Lévy devenait président du directoire prenant la suite du fondateur du géant de la publicité, Marcel Bleustein-Blanchet.

La déclaration d'Elisabeth Badinter, sur le site du groupe, est un long éloge :

"Enfin je tiens, avec le Conseil de Surveillance, à saluer le travail exceptionnel de Maurice Lévy, qui, durant 30 années, par son action personnelle et l'impulsion qu'il a donnée à Publicis, a grandement transformé notre groupe, pour le faire aujourd'hui figurer non seulement à la 3e place mondiale, mais surtout à la 1re place quant au secteur d'avenir : le numérique. (...) Il suffit de rappeler que les effectifs sont passés d'environ 3 000 personnes à près de 80 000, que le revenu a été multiplié par près de 50 et la capitalisation boursière par près de 100. (...)"

Omnicom, un échec cuisant mais vite dépassé avec Sapient

Néanmoins, malgré sa progression fulgurante, le groupe aux ambitions de croissance insatiables a vécu quelques revers. Exemple, ce revers cuisant subi en mai 2014 avec l'échec de la fusion avec l'américain Omnicom - qui devait créer le numéro un mondial de la publicité - en raison de divergences croissantes au fil des dix mois qu'avaient duré les tractations.

Cette mésaventure, le groupe s'en est cependant remis avec l'acquisition du groupe américain Sapient, spécialisé dans le marketing et la communication numérique, pour 3,7 milliards de dollars en 2015.

En 2015, le géant français a réalisé un chiffre d'affaires de 9,6 milliards d'euros, qui lui a permis de dégager un bénéfice net de 901 millions d'euros. Sur le troisième trimestre de 2016, ses ventes ont atteint 2,31 milliards d'euros, en léger recul de 0,4%.

(Avec Agences)

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Commentaires 3
à écrit le 01/02/2017 à 17:07
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Sadoudoune le chéri d'Anne Sophie Lapix, mondialistes de tous les pays unissez-vous !!!

à écrit le 01/02/2017 à 16:49
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" Il n'était nullement nécessaire de rechercher un candidat à l'extérieur.....de la même communauté !"

le 01/02/2017 à 17:08
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monsieur, je ne sais pas d'où vous tenez ces infos mais peut-être avez vous du nez ?

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