Startups : le français Databerries lève 15 millions d’euros pour conquérir les Etats-Unis

Fondée par des anciens de Criteo et de Google, la startup parisienne vient de boucler une levée de fonds de 15 millions d’euros. Spécialisée dans la publicité mobile, cette pépite de la French Tech compte passer de 40 à 80 employés en 2017 et attaquer le marché américain depuis New York.
Sylvain Rolland
Les trois cofondateurs de la startup française Databerries, Guillaume Charhon, Benoît Grouchko et François Wyss.

Si l'ambition se mesure à la rapidité d'exécution et à la hauteur des montants levés, alors la startup Databerries n'en manque pas. La pépite parisienne spécialisée dans la publicité mobile vient de réussir une jolie levée de fonds de 15 millions d'euros, sa deuxième après celle de 1,7 million d'euros en décembre 2015. Ce nouveau tour de table est mené par le fonds américano-européen Index Ventures, connu pour ses investissements dans Criteo -le leader mondial français du ciblage publicitaire -, mais aussi dans le géant du covoiturage Blablacar, dans le spécialiste allemand du streaming musical Soundcloud ou encore dans la food tech britannique Deliveroo.

Les partenaires historiques de Databerries, à savoir le fonds français ISAI et le londonien Mosaic Ventures, remettent aussi au pot, tout comme les business angels Pascal Gauthier (ancien directeur des opérations de Criteo) et Greg Coleman, le président de Buzzfeed et ancien président de Criteo.

Une longueur d'avance dans le marketing à la performance

Si Databerries séduit autant de spécialistes de la publicité, c'est parce que la startup dispose aujourd'hui d'une longueur d'avance technologique dans le domaine du marketing à la performance. Concrètement, sa solution, baptisée Real Life Targetting, permet de diffuser des publicités auprès d'un public de mobinautes, ciblés en fonction des lieux qu'ils ont fréquentés dans le passé. Pour cela, la startup procède à la collecte et à l'analyse de milliards de données provenant de différentes sources mobiles, moulinés par des algorithmes maison. Carrefour, par exemple, peut ainsi diffuser une campagne auprès de personnes qui ont déjà acheté dans un de ses magasins ou dans ceux des concurrents.

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Cette spécialisation permet, d'après la startup, de générer des visites supplémentaires en magasin, et donc de diminuer le Coût Par Visite physique (CPV) de ses clients, qui retrouvent toutes ces informations sur la plateforme Databerries, dotée d'outils d'analyse de l'impact des campagnes.

« Nous considérons le mobile comme une passerelle entre les mondes physique et numérique, précise Benoît Grouchko, le cofondateur et directeur général de Databerries. Nos algorithmes propriétaires, qui fonctionnent grâce aux machine learning, permettent d'adapter les standards du online - ciblage précis, personnalisation, mesure de trafic, optimisation du retour sur investissement - dans le monde physique. »

Attaquer le marché américain, et donc le monde

Depuis la commercialisation de sa solution, en décembre 2015, Databerries a convaincu un peu plus de 100 clients - essentiellement des distributeurs français - et a réalisé « plusieurs millions d'euros » de chiffre d'affaires en 2016.

Désormais, il faut accélérer. Les 15 millions d'euros vont lui permettre de s'implanter pour de bon aux Etats-Unis en 2017, en ouvrant une filiale à New York, la capitale du marché publicitaire américain, et en doublant ses effectifs, pour passer de 40 employés actuellement, tous basés à Paris, à 80 d'ici à la fin de l'année 2017, dont une partie seront à New York.

Pour Benoît Grouchko, Databerries est désormais engagée dans « une course contre la montre ». « La publicité est un secteur hyper-concurrentiel, mais nos concurrents ne peuvent pas encore garantir un impact aussi bon sur les campagnes mobiles. C'est pour cela qu'il est temps de partir à l'attaque des plus gros distributeurs mondiaux, tant que nous sommes en avance », explique-t-il. Effectivement, le marché américain est la porte d'entrée du marché mondial de la publicité. En 2015, il pesait 167 milliards de dollars, soit trois fois plus que le deuxième marché, la Chine. Et 40% du marché publicitaire en ligne aux Etats-Unis se fait sur mobile.

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Créée en 2014, Databerries entame cette course avec de solides garanties. Ses trois cofondateurs ont fait leurs armes chez Criteo pour Benoît Grouchko et chez Google pour le directeur des opérations, François Wyss. Le troisième larron, le directeur technique Guillaume Charhon, est un « serial entrepreneur » familier du marché américain. La caution apportée par Index Ventures et son réseau tentaculaire permettent aussi à Databerries d'envisager l'avenir avec un certain optimisme.

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Sylvain Rolland

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