Quand les opérateurs télécoms misent sur le foot

Après qu'Orange a ferré Zinedine Zidane pour sa campagne de publicité pendant l’Euro, SFR, qui a déjà enrôlé Christiano Ronaldo, vient de s’offrir le héros français du premier tour du tournoi : Dimitri Payet. Pour les opérateurs télécoms, les footballeurs sont considérés comme de très bons aimants à clients.
Pierre Manière
Dimitri Payet célèbre son but contre l'Albanie, mercredi 15 juin, lors de l'Euro 2016.

Le communiqué est tombé, c'est peu dire, au moment opportun. A quelques heures du coup d'envoi, dimanche, du match de la France contre la Suisse lors de l'Euro de foot, SFR s'est fendu d'une missive à la presse. Pour une fois, il n'était pas question de réseau 4G, de déploiement de la fibre, ou d'une nouvelle chaîne de télévision. Mais bien d'un partenariat avec un footballeur. Et pas n'importe lequel, puisqu'il s'agit de Dimitri Payet, héros et buteur des Bleus lors des deux premiers matchs de poule de l'Euro 2016.

"Ce partenariat, d'une durée de 2 ans et demi, intervient à un moment clé de la carrière de Dimitri Payet", s'enflamme l'opérateur au carré rouge, tout heureux de son coup. "Il accompagnera SFR au travers de campagnes de publicité, mais également de rencontres et événements dédiés aux clients SFR à La Réunion, où il est né. "

A n'en point douter, SFR a dû se frotter les mains lors du match contre la Suisse, où l'homme en forme des Bleus s'est illustré en catapultant un amour de missile sur la barre transversale du gardien helvète. Du tout bon pour la popularité de son nouveau porte-drapeau...

Doper les ventes

Car Patrick Drahi, le fondateur d'Altice (auquel SFR appartient), n'en est pas à son coup d'essai. En novembre dernier, il a recruté Cristiano Ronaldo comme ambassadeur de ses marques. Parmi elles, il y a l'opérateur au carré rouge, bien sûr, mais aussi Portugal Telecom, où la star du Real Madrid, enfant du pays, bénéficie d'une popularité sans pareil.

Avec ces deux chefs de file, Altice « renforce la stratégie du groupe en matière de contenus et de partenariat », précise SFR dans son communiqué. Sachant que, pour mémoire, le groupe est depuis peu très agressif sur le marché des droits sportifs, après, entre autre, avoir arraché à prix d'or (300 millions d'euros) les droits de la Premier League au nez et à la barbe de Canal+.

 Lire aussi : Droits du foot anglais : Drahi s'attaque au gagne-pain de Bolloré

Avec Dimitri Payet et Cristiano Ronaldo, le groupe espère bien doper ses ventes dans l'Internet fixe, le mobile, et surtout promouvoir ses nouvelles offres sur le petit écran. Un point clé aux yeux de Patrick Drahi, qui mise tout sur la convergence entre les médias et les télécoms.

Mais dans le petit monde des télécoms, Altice et SFR ne sont pas les seuls à miser sur le ballon rond. Orange n'y va pas non plus de main morte. L'Euro 2016 en témoigne, puisque le numéro un du secteur en France est « l'opérateur officiel des télécommunications » du tournoi. Et pour sa part, il s'est payé rien de moins que Zinedine Zidane pour sa campagne promotionnelle.

Free et Bouygues Telecom, eux, misent beaucoup moins qu'Orange et SFR sur le ballon rond. Mais toujours est-il qu'à l'occasion de l'Euro, les quatre grands opérateurs français ont conjointement investi des millions d'euros pour connecter les stades de l'Hexagone en 4G, le très haut débit mobile. Jean-Bastien Guiral, directeur du réseau national de Bouygues Telecom se félicite de cette initiative : « Pour nous, les stades constituent un bon investissement parce qu'ils génèrent de très importants flux de communication. » Pour booster le chiffre d'affaires, le foot n'a décidément pas d'adversaire.

Pierre Manière

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