Royaume-Uni : des députés veulent créer une commission sur l'intelligence artificielle

Les députés britanniques s'attaquent aux questions de l'intelligence artificielle et de la robotique. Longtemps délaissés par la classe politique, ces sujets qui entrent dans la vie quotidienne de nombreux citoyens sont au centre des débats actuellement après la publication d'un rapport très critique sur le manque d'implication des élus.
Grégoire Normand
Dans le contexte du Brexit, beaucoup de scientifiques s'alarment du manque d'intérêt du gouvernement pour l'intelligence artificielle et la robotique.

Les débats sur l'intelligence artificielle entrent au Parlement britannique. Suite à la publication d'un rapport très critique du comité sur la science et la technologie relatif aux robots et à l'intelligence artificielle (IA) mis en ligne le mercredi 12 octobre, des députés anglais veulent mettre en place une commission parlementaire. Le but de cette commission sera d'étudier les opportunités et les menaces que représentent cette nouvelle technologie. Si les universités britanniques et les startups ont apporté de grandes contributions à la robotique et l'intelligence artificielle ces dernières années, le gouvernement a pris du retard en la matière.

Un potentiel à l'écart des considérations gouvernementales

La nouvelle commission devrait se baser sur l'institut Alan Turing, le centre national sur la science des données et la bibliothèque nationale (British Library). "Le Royaume-Uni est bien placé pour disposer de ce type de leadership intellectuel", a conclu le comité après avoir fait une demande d'information auprès des scientifiques du pays et des entreprises qui sont derrière les récents progrès dans la recherche en AI.

Cependant, "le leadership du gouvernement a manqué" ont ajouté les députés au Parlement cités par le Financial Times. Les élus locaux ont clairement critiqué le manque d'implication du gouvernement pour proposer des formations et un programme d'éducation dans le but de délivrer des compétences en IA et en robotique. "C'est décevant que le gouvernement n'ait toujours pas publié sa stratégie numérique ni ses projets pour doter la future force de travail du pays en compétences numériques", déplore les membres du comité et auteurs du rapport.

La question de l'emploi

La robotique et l'intelligence artificielle suscitent de nombreuses interrogations sur le front de l'emploi.  Selon la BBC, qui cite Tania Mathias, membre du comité :

"Nous allons voir que les technologies de l'IA vont créer de nouveaux emplois dans les prochaines décennies et en détruire d'autres[...] nous ne pouvons pas prévoir comment ces changements vont intervenir, nous devons répondre avec empressement pour améliorer ou augmenter les compétences. Cela requiert un engagement de la part du gouvernement pour s'assurer que notre système d'éducation et de formation sont flexibles, donc ils peuvent s'adapter en fonction des opportunités et des demandes de la main d'oeuvre."

 Lire aussi : Les robots menacent 15 millions d'emplois au Royaume-Uni

Un rapport bien accueilli par les firmes de la tech

TechUK, le groupe qui représentent les firmes technologiques en Grande-Bretagne a plutôt bien accueilli le rapport. Sue Delay, directrice du Big Data chez TechUK, a déclaré que :

"Comme toutes les nouvelles technologies puissantes, la robotique et l'intelligence artificielle apportent de grands changements, et c'est essentiel qu'elles soient utilisées pour améliorer la vie des gens ordinaires et renforcent la société dans laquelle nous vivons."

Les auteurs du rapport ont également noté que la recherche sur ces sujets avait été financée à 80% par des fonds européens. Dans le contexte du Brexit, les scientifiques s'alarment du faible financement national qui sera dans l'avenir primordial pour renforcer ce secteur en plein développement.

Il y a quelques jours, Google, Facebook, IBM, Microsoft et Amazon ont annoncé un partenariat qui prendra la forme d'une organisation à but non-lucratif. Ce "partenariat pour l'intelligence artificielle au bénéfice des citoyens et de la société" doit s'intéresser à l'impact des nouvelles technologies sur les citoyens et la société mais également les questions d'éthique. Tania Mathias a indiqué que "cela ne déchargeait pas le gouvernement de ces responsabilités". Cette initiative de la part d'acteurs du secteur privé prouve que la sphère publique a encore du retard dans le domaine de l'intelligence artificielle.

Grégoire Normand

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Commentaires 3
à écrit le 13/10/2016 à 18:02
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Vu le manque d'intelligence humaine naturelle qu'a mis en évidence le référendum du 23 juin au Royaume-Uni, où les gogos ont cru qu'un Brexit pouvait constituer une solution viable pour le Royaume (au mieux il ne se portera qu'un peu plus mal, et les...

à écrit le 13/10/2016 à 16:51
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C'est un comble surtout que le royaume a eu un temps d'avance sur l'éducation avec le raspberry pi et la prog easy...

à écrit le 13/10/2016 à 15:15
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Encore un commentaire non validé, vous commencez franchement à me fatiguer... C'est donc cela ? Interdit de dire du bien de la gouvernance anglaise ? On a même plus le droit de les défendre sur d'autres sujets peu en rapport ? Cet acharnement ...

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