Sanofi : FO s'inquiète des puces électroniques distribuées aux salariés

Des puces électroniques ont été distribuées la semaine dernière à des salariés de deux sites français de Sanofi. Le laboratoire pharmaceutique assure que le dispositif permet de "mesurer le taux d'utilisation des espaces". Le syndicat Force ouvrière a saisi la Cnil.
Jean-Yves Paillé
Pascal Lopez, délégué central de Force ouvrière, s'inquiète également "d'un système d'évaluation des performances faussé", sur lequel FO prévoit de communiquer prochainement.

Flicage de salariés ou simple optimisation des espaces? Des puces électroniques RFID (radio frequency identification) ont été distribuées la semaine derrière aux salariés de Sanofi, sur les sites de Gentilly dans le Val-de-Marne, où travaillent 3.000 salariés, et sur un site de Lyon. Elles sont intégrées à des porte-badges.

Ce système permet de "mesurer le taux d'utilisation des espaces dans des sites différents des autres. Personne n'a de bureau attitré sur ces sites. Ce système de porte-badge nous permet d'adapter la disposition de nos espaces aux besoins", explique à La Tribune une porte-parole de Sanofi  Une fois ces données recueillies, des rapports permettent aux collaborateurs via une application sur smartphone de repérer les salles disponibles, ajoute-t-elle. Elle assure que les capteurs sont absents des espaces pause et de la cantine, notamment, et les informations ne sont donc pas captées dans ces lieux. Et c'est "totalement anonymisé", précise la porte-parole du groupe pharmaceutique.

Copie des déclarations à la Cnil exigée

Pourtant la mesure a déclenché l'inquiétude et l'interrogation de plusieurs salariés. Interrogé par La Tribune, Pascal Lopez, délégué central de Force ouvrière (FO) Sanofi Adventis Groupe rapporte que son syndicat a saisi la Cnil, mercredi soir, au nom de l'article 31, pour vérifier si Sanofi a bien suivi la procédure et fait valider le dossier.

Néanmoins, Pascal Lopez se veut prudent. Pour le moment "rien ne me permet d'être certain que la direction générale peut associer les informations du badge et de la puce électronique" et donc connaître la géolocalisation d'un salarié précis.

Mais "la direction ne nous garantit pas l'absence d'une possible association des données badge et puce, elle nous le garantit seulement verbalement. Nous avons demandé la copie des déclarations Cnil pour vérifier si la procédure avait bien été suivie. Mais la direction des relations humaines s'est opposée farouchement à nous fournir ce document, sans donner aucune raison".

"Sollicitée, la Cnil nous a expliqué que nous n'avions pas besoin de leur accord car c'est totalement anonyme", répond la porte-parole de Sanofi.

"Un système d'évaluation des performances faussé"

Cette affaire rajoute des tensions, dans un contexte ou par ailleurs Sanofi prévoit plus de 600 suppressions de postes via des départs volontaires. Pascal Lopez assure que des caméras 360 degrés sont disséminés y compris dans les espaces détente, et qu'il a dû se battre farouchement pour en faire enlever une filmant les allées et venues devant le local syndical. Autre son de cloche du côté de Sanofi, qui assure que ces caméras ne sont présentes qu'au niveau des entrées et sorties des bâtiments.

Pascal Lopez, pour sa part, s'inquiète également "d'un système d'évaluation des performances faussé", sur lequel son syndicat prévoit de communiquer prochainement.

Jean-Yves Paillé

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Commentaires 4
à écrit le 14/04/2016 à 18:28
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si la procedure a ete respectee il faudra poursuivre les syndicalistes pour abus de droit, et exiger des indemnites aussi legeres qu'en cas de licenciement d'un salarie pas de raison que la loi ne marche que dans un sens...

le 14/04/2016 à 19:34
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C'est étonnant votre agressivité envers les syndicats. ca traduit chez vous une frustation dont vous devriez chercher l'origine. Les syndicats vérifient auprès de la CNIL si Sanofi respecte les règles, Quoi de plus normal ! Pourquoi voulez vous les p...

à écrit le 14/04/2016 à 16:16
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La cnil devrait donner son autorisation, elle qui a donné en 2013 aux Mormons le droit d'indexer nos registres d'état civil, tables décennales et cahiers de recensement.

à écrit le 14/04/2016 à 15:49
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Et ça, c'est avant la loi El Khomri , alors imaginer après

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