Mapool, un vrai site de covoiturage urbain de courte distance ?

On peut choisir un conducteur en fonction de sa photo ou du modèle de sa moto, le prix de la course est au bon vouloir du passager avec un plafond annuel pour les revenus générés par le conducteur.
Mounia Van de Casteele
"Petit ride en Harley" via l'application Mapool. La start-up a obtenu le soutien de la BPI et de la Région Ile-de-France. Elle est incubée à la pépinière 27, rue du Chemin Vert, à Paris, dans le 11e arrondissement.

Ne les comparez pas à UberPop. "Cela n'a rien à voir!", préviennent Olivier Czapka et Pierre Chiquet, les deux fondateurs de la jeune pousse Mapool. Mapool ? Le nom a été construit sur le principe du jeu de mots, l'association de deux mots anglais -"Map" pour la géolocalisation et "pool" pour "carpooling" ou covoiturage-, faisant apparaître, pour les locuteurs français, un troisième sens qui, d'entrée de jeu, vise à déclencher le sourire.

Un peu comme Heetch, mais avec les deux-roues en plus

En pratique, la société lancée en juin s'apparente à une sorte de "BlaBlaCar urbain de courte distance". Les cofondateurs acceptent, "à la rigueur", une certaine ressemblance avec le service de covoiturage Heetch, qui permet aux Parisiens et aux Lyonnais d'être transportés en voiture par des particuliers. A cela près, que Mapool propose également des deux-roues.

Certes, le principe est le même: grâce à l'application pour mobile, on recherche les conducteurs disponibles à proximité, quelle que soit l'heure de la journée. On peut choisir celui-ci en fonction de sa note, des commentaires, ou encore du modèle de sa moto, et obtenir une estimation du prix du trajet. Mais celui-ci n'est donné qu'à titre indicatif puisque le passager donnera exactement le montant qu'il veut (environ une dizaine d'euros pour traverser Paris).

Un calendrier surprenant, alors qu'UberPop vient d'être interdit

Si de tels "prix" semblent défier toute concurrence - excepté toutefois celle de Sharette, lancée cet été par la SNCF qui propose un tarif unique de 2,36 euros quel que soit le trajet - il paraît surtout surprenant de lancer une telle application alors que ses aînées sont dans la tourmente, notamment depuis le 25 juin dernier. Date à laquelle la préfecture de police de Paris a pris un arrêté d'interdiction visant "les applications de type UberPop", telles que Heetch et Djump (cette dernière rachetée depuis par le VTCiste Chauffeur-Privé).

Uber n'a pas tardé à suspendre son service UberPop après les "émeutes" et les violences des taxis, tandis que les chauffeurs de Heetch, eux, ont continué à rouler, mais non sans peine : une centaine d'entre eux ont été placés en garde à vue en région parisienne et deux véhicules ont été saisis. Et la tension reste palpable. Tous ces acteurs attendent avec impatience la prochaine décision du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer sur l'interdiction d'UberPop mercredi 23 septembre.

Pas de bénéfices

Reste à déterminer dans quelle mesure on parle de covoiturage et de frais, ou de service professionnel et de revenus. Dans le cas de Mapool, il s'agit d'une activité complémentaire qui ne peut rapporter plus que 6.000 euros pour une voiture et 3.000 ou 4.000 euros pour un deux-roues, soit les frais annuels moyens liés à l'entretien et à l'utilisation d'un véhicule. On parle d'ailleurs moins de revenus que de partage de frais, et surtout pas de clients, mais de passagers.

Tisser du lien social

Le but n'est pas de créer des bénéfices, mais une véritable communauté, et d'améliorer la mobilité urbaine tout en tissant du lien social avec des "voisins". On aura plutôt tendance à recommander un conducteur et à choisir systématiquement une personne avec qui le courant est déjà passé, assure ainsi Olivier Czapka, qui évoque avant tout "une expérience sympa avec le "driver"".

Une expérience qui peut également devenir éco-responsable puisque, pour un euro de plus, le passager peut permettre de planter un arbre, grâce au partenariat noué entre Mapool et "Mon arbre-ma tribu".

Et le concept semble convaincant. Du moins les fondateurs ont-ils réussi à boucler rapidement un premier tour de table grâce à une session de love money, en une semaine seulement. Ce qui leur a ensuite permis, dès le lendemain, de décrocher la bourse French Tech de la BPI et celle du Conseil régional d'Ile-de-France, l'AIXPé (L'AIde à l'eXPérimentation).

De quoi les aider à développer leur communauté de 4.000 utilisateurs à ce jour. Et qui sait, peut-être un jour suivre les pas de Blablacar, désormais valorisé 1,6 milliard de dollars, et entrer ainsi dans le club des "licornes".

Mounia Van de Casteele

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Commentaires 2
à écrit le 18/09/2015 à 18:30
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Bref une nouvelle appli de taxi à la demande qui essait de se faire passer pour du covoiturage. Au final nous avons des chauffeurs automobilistes et motards qui attendent un appel pour faire une course. Pour un automobiliste, le "vrai" covoit...

à écrit le 18/09/2015 à 10:53
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Bonne idée, ça créé du lien social ça soulage le porte monnaie et c'est écologique... Ce n'est pas madame écologie qui nous dira autrement et puis on peut comprendre qu'aujourd'hui plus qu'hier les transports soient moins chers pour ne pas être ...

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