Surveillance : Facebook interdit de pister ses utilisateurs

Depuis octobre dernier, le réseau social de Mark Zuckerberg, ainsi que sa filiale Instagram, ont été interpellés par des associations américaines de défense de droits civiques. Ces dernières reprochaient aux réseaux sociaux de permettre la surveillance de ses utilisateurs par les autorités américaines.
Anaïs Cherif
Facebook était accusé par des associations américaines de défense de droits civiques de permettre "une surveillance policière dangereuse" grâce à la diffusion de ses données à des sociétés spécialisées dans le big data.

Facebook veut redorer son blason. Critiqué en matière de protection des données personnelles, le réseau social a mis à jour lundi ses conditions d'utilisation, ainsi que celles de sa filiale Instagram. L'entreprise de Mark Zuckerberg interdit désormais "l'utilisation des données obtenues par nos soins afin de fournir des outils qui sont utilisés pour la surveillance", écrit dans une note Rob Sherman, chargé de la protection de la vie privée pour Facebook. S'il dit vouloir rendre les conditions d'utilisation "explicite", Facebook ne précise pas les actions qu'il apparente à de la surveillance. Mais cela lui permet d'affirmer son rôle croissant dans la diffusion d'informations.

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Cette décision fait suite à la polémique dévoilée en octobre dernier par plusieurs associations américaines de défense de droits civiques. Color of change, l'Association américaine de défense des libertés civiques et Center For Media Justice avait interpellé Facebook, Instagram et Twitter avec une lettre ouverte. En cause : l'utilisation des données des réseaux sociaux, comme la géolocalisation, par des entreprises spécialisées dans le big data. Elles les analysent et dressent ainsi le portrait de certains internautes pour le compte des autorités américaines, leur permettant ainsi de pister certains citoyens en temps réel.

Traquer les manifestants de Ferguson et Baltimore

Parmi ces sociétés, Geofeedia est accusée d'avoir permis notamment de traquer des manifestants pendant les protestations de Ferguson (2014) et Baltimore (2015). "Ces accords de données permettent une surveillance policière dangereuse qui affaiblit la puissance de la plate-forme (...) et menace les libertés démocratiques", dénonçait la lettre ouverte.

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Si les réseaux sociaux visés avaient dans la foulée coupé ou réduit l'accès de leurs données à Geofeedia, les associations continuaient de plaider pour une révision des conditions d'utilisation. "Il est très important que des entreprises technologiques comme Facebook prennent position pour être des champions des droits de l'homme, car sinon ils seront utilisés pour les violer", s'est félicité auprès du Guardian Malkia Cyril, directeur exécutif du Center for Media Justice.

Anaïs Cherif

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Commentaire 1
à écrit le 15/03/2017 à 9:08
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Ils se réservent l'unique droit de disposer de nos informations, ça permet de les négocier bien plus chères.

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