Télécoms pour les entreprises : Kosc signe un accord avec Orange

Nouvel acteur sur le marché des télécoms, Kosc annonce ce jeudi un accord avec Orange pour permettre la commercialisation, à compter du 1er janvier prochain, de nouvelles offres de fibre à destination des professionnels.
Pierre Manière
Avec cet accord avec Orange, Kosc va donc devenir « un nouvel offreur sur le marché de l’offre de fibre activée », se félicite Antoine Fournier, le directeur général de l’opérateur.
Avec cet accord avec Orange, Kosc va donc devenir « un nouvel offreur sur le marché de l’offre de fibre activée », se félicite Antoine Fournier, le directeur général de l’opérateur. (Crédits : DANIEL MUNOZ)

Kosc va bientôt se lancer dans le grand bain. Ce nouvel acteur des télécoms professionnelles annonce ce jeudi un accord commercial « de très long terme » avec Orange. Concrètement, « Kosc aura accès aux infrastructures fibre d'Orange à l'échelle nationale ». Celles-ci concernent les grandes agglomérations, ainsi que les villes et territoires moyennement denses. Ce qui permettra à Kosc de commercialiser des offres fibre de gros activées - c'est-à-dire immédiatement utilisables par ses clients, qui n'auront pas besoin de déployer de coûteux équipements le long des réseaux. Et ce « dès la rentrée de septembre, pour des livraisons démarrant à partir du 1er janvier 2018 ».

| Lire aussi : Kosc, le nouveau trublion des télécoms d'entreprise

Pour rappel, Kosc se positionne sur un segment bien particulier du marché des télécoms pour les entreprises. Fort d'un réseau national, il vend de la connectivité en gros aux opérateurs spécialisés du marché. Lesquels se chargent ensuite de la revendre, au détail, aux entreprises de l'Hexagone. Avec cet accord avec Orange, Kosc va donc devenir « un nouvel offreur sur le marché de la fibre activée », se félicite Antoine Fournier, le directeur général de l'opérateur. Car jusqu'à présent, seuls Orange et SFR étaient présents sur ce segment.

Coup de pression du régulateur

Mais pourquoi diable Orange a-t-il signé un tel accord avec Kosc, qui en plus de marcher sur ses plates-bandes, souhaite ouvertement casser les prix de la fibre pour les entreprises ? Tout simplement parce que l'Arcep, le régulateur des télécoms, lui a bien forcé la main. Depuis son arrivée à la tête de l'institution, son président, Sébastien Soriano, veut donner un coup de fouet à la concurrence dans les télécoms professionnelles. Il faut dire que pour l'heure, ce marché de plus de 10 milliards d'euros est ultra-dominé par Orange (qui en possède 70%), lequel est suivi par SFR (20%) et Bouygues Telecom (5%).

| Lire aussi : Télécoms: le régulateur veut "secouer le cocotier" sur le marché des entreprises

Pour arriver à ses fins, Sébastien Soriano a menacé, ces derniers mois, de réguler très fortement l'opérateur historique sur la fibre, sachant que ce dernier voulait à tout prix éviter cela. Résultat: Orange a finalement décidé de permettre à Kosc d'accéder à ses infrastructures. En clair, « il s'agit d'un accord commercial dans des conditions de pression significative de l'Arcep, qui a bien signalé, mi-février, que si le marché [ne s'ouvrait pas à d'autres acteurs], il y allait avoir une régulation extrêmement forte et intense », convient Antoine Fournier.

Des petits opérateurs mécontents

Il n'empêche qu'aujourd'hui, ce choix de l'Arcep de dynamiser les télécoms pour les entreprises en injectant davantage de concurrence sur le marché de la fibre de gros activée ne fait pas l'unanimité. Beaucoup de petits acteurs des télécoms professionnelles regrettent cette décision. Ils auraient préféré que le régulateur impose à Orange de lancer une offre de gros de fibre activée directement accessible pour leur permettre de se développer. Mais pour Sébastien Soriano, cela aurait été « une erreur stratégique », qui « aurait encore conforté la domination d'Orange ».

Pierre Manière

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 10/12/2019 à 12:33
Signaler
le régulateur justifie son existence en empêchant la mise en place d'une vraie concurrence, et ce plus de 23 ans après l'ouverture du monopole, et donc impose un marché administré qui n'a rien à voir avec la vraie concurrence comme dans les autres se...

à écrit le 10/12/2019 à 12:31
Signaler
Suite : Et comme le régulateur trouve que certains n'ont pas assez de parts de marchés (qu'ils investissent pour y arriver, comme ailleurs), il empile un 2eme offreur de gros au dessus des offres de gros de l'OH qui assure la "réplicabilité »...même...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.