Un sursis de six mois. Voilà ce qu'ont offert les actionnaires de Research In Motion (RIM) aux co-PDG Jim Balsillie et Mike Lazaridis, lors de l'assemblée générale (AG) annuelle du fabricant canadien du BlackBerry, qui s'est déroulée mardi soir. Les deux hommes ont jusqu'au 31 janvier pour proposer une structure de management plus indépendante. Faute de quoi le fonds d'investissement Northwest & Ethical Investments (NEI) déposera - dans le cadre de l'AG de 2012 - une nouvelle résolution réclamant la séparation des postes de directeur général et de président.
NEI avait déposé une telle résolution le 11 juin, puis l'avait retirée, Balsillie et Lazaridis ayant assuré qu'ils allaient "étudier" la mise en place d'un management moins concentré entre leurs quatre mains. Pour nombre d'actionnaires de RIM, ce cloisonnement du pouvoir explique en grande partie les déboires de l'ex-vedette des smartphones, qui cède des parts de marché au profit de l'iPhone d'Apple et d'Android, le système d'exploitation de Google. Sur la période de mars à mai, RIM a perdu un million d'abonnés aux Etats-Unis, son marché historique. Sa part de marché au pays de l'Oncle Sam a ainsi chuté de 4,2 points en l'espace d'un an, à 24,7%, selon le cabinet comScore.
Insuffisamment réactif face à la concurrence, RIM cumule depuis plusieurs mois retards de lancements de produits, alertes sur ses résultats et plan de licenciements. Le cours de Bourse est à l'avenant, qui chute de près de 53% depuis le début de l'année. Certes, le fabricant du BlackBerry pèse encore 15 milliards de dollars à Wall Street mais, au cours de l'assemblée générale, certains actionnaires se sont inquiétés d'un éventuel rachat du groupe.
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