On va surfer sous la Manche

Dès juillet, pour les Jeux Olympiques de Londres, les voyageurs empruntant l'Eurostar ou le tunnel en voiture pourront utiliser leur téléphone portable pour les appels et en 3G. Une convention vient d'être signée mardi à Bercy entre Eurotunnel et les quatre opérateurs mobiles français, y compris Free
Il sera possible dès juillet de téléphoner et surfer dans le tunnel sous le Manche

« Désolé, ça va couper, j'entre dans un tunnel. » Bientôt, l'excuse ne tiendra plus pour les voyageurs entre Paris et Londres. Fini le trou noir angoissant, la zone d'ombre absolue ! Finies aussi, les 20 minutes de calme suprême dans l'Eurostar, regrettent déjà les allergiques aux bavardages intempestifs des accros au mobile... Dès le mois de juillet, juste à temps pour les Jeux Olympiques de Londres, il sera en effet possible aux voyageurs empruntant le tunnel sous la Manche, en voiture ou en train, dans le sens Paris-Londres dans un premier temps, d'utiliser leur téléphone portable, pour des appels, en 2G, mais aussi pour l'Internet mobile en 3G, à une profondeur de 100 mètres sous le lit de la mer tout de même ! 

Une première mondiale grâce à une technologie d'Alcatel-Lucent

"Ce sera une première mondiale" a souligné Eric Besson, le ministre de l'Industrie, qui a présidé mardi matin à Bercy à la signature d'une convention entre le groupe Eurotunnel et les quatre opérateurs français, Orange, SFR, Bouygues Telecom et le petit nouveau, Free Mobile. Ce dernier ne rejoindra cependant le dispositif qu'en juin 2017 - mais les abonnés Free seront a priori couverts grâce à l'itinérance d'Orange. Les quatre opérateurs britanniques, pour l'instant occupés par la couverture du village olympique, signeront une convention similaire après les JO. Il ne sera donc toujours pas possible de téléphoner ni surfer dans le sens retour Londres-Paris (dans le tunnel Nord) et dès que la couverture sera assurée les utilisateurs français devront payer des frais d'itinérance. En revanche, il n'y aura pas de surcoût dans le sens Paris-Londres pour les abonnés mobiles français.  La technologie sera fournie par Alcatel-Lucent : "il s'agit d'une véritable prouesse technologique sous la mer, avec des contraintes de déploiement fortes, seulement deux ou trois nuits par semaine" a expliqué Pascal Homsy, le président d'Alcatel-Lucent France. Des répéteurs optiques seront installés tous les 750 mètres, des câbles rayonnants et des kilomètres de fibres optiques seront déployés tout au long des 53 km du tunnel. Pour mémoire, le Tunnel sous la Manche est le plus long jamais réalisé sous la mer, avec un tronçon sous-marin de près de 38 km, entre Coquelles, dans le Calaisis, et Folkestone, dans le Kent. Ce chantier représente au total un investissement de 14 millions d'euros, "pris en charge par les quatre opérateurs français et les quatre britanniques, la part d'Eurotunnel étant de 4 millions d'euros" a expliqué le PDG du groupe Eurotunnel, Jacques Gounon.  L'équipementier télécoms français avait déjà été choisi par Eurotunnel en décembre 2009 pour la mise en place d'un nouveau système de radiocommunications GSM-R, devant être opérationnel en 2012. Un contrat de 21,5 millions d'euros destiné à renforcer la sécurité du tunnel et à moderniser le système interne. Alcatel-Lucent a aussi indiqué que la 4G était prévue à terme dans le cahier des charges.

Dans le métro, le projet de 3G de la Ratp est au point mort

Ah, les chanceux voyageurs qui pourront surfer sur leur tablette, leur ordinateur portable ou leur smartphone comme à la maison, pas comme dans le métro parisien, soupirent déjà certains « geeks », qui doivent se contenter, au mieux, d'une connexion Edge (la 2,5G). Qui n'a pas pesté devant le temps interminable qu'une page Web mettait à s'afficher, lorsqu'elle finit par apparaître, pendant son trajet dans le métro ? Le projet de la Ratp d'installer la 3G dans le métro et le RER semble au point mort depuis l'automne. Selon nos informations, l'appel d'offres qui devait être lancé en novembre n'a toujours pas été initié par la régie des transports parisiens, qui souhaite réserver l'exclusivité à un seul opérateur. Ce qui ne plaît pas du tout aux opérateurs, qui préféreraient le même schéma que pour la 2G, dans lequel chacun a pu installer ses baies et ses antennes. Interrogé par La Tribune, le patron d'Alcatel-Lucent France observe que "le déploiement d'un câble rayonnant pourrait être une solution pour le métro parisien, même si l'on sait que des problèmes de place se posent dans les fourrreaux de la Ratp."  Seul motif de consolation pour les Franciliens : les Londoniens, eux, ne peuvent pas du tout utiliser leur téléphone dans le « Tube .» Le métro de Londres a renoncé l'an dernier à son projet de couvrir son réseau en téléphonie mobile pour les JO, faute d'accord sur un financement.
 

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