Orange n'est plus en panne...de climat social

Au lendemain de la panne géante et de la mise en examen de l'entreprise pour harcèlement moral, France Télécom a dévoilé son 5e baromètre social qui montre une nette amélioration de plusieurs indicateurs. L'opérateur historique, qui vient d'emménager dans un siège spacieux et moderne, précisera avant la fin de l'année ses objectifs en matière d'emploi.
Le hall tout en marbre du nouveau siège social de France Télécom Orange, Tour Olivier de serres dans le XVe à Paris. DR

C'est dans un grand salon très lounge et contemporain baptisé « café littéraire », au pied du nouveau siège social luxueux où France Télécom vient tout juste d'emménager, Tour Olivier de Serres dans le XVe arrondissement de Paris, que le DRH de l'opérateur, Bruno Mettling a présenté ce mardi le cinquième baromètre social de l'entreprise, réalisé en juin. Un exercice plutôt difficile, malgré de bons indicateurs, au lendemain d'une panne sans précédent du réseau mobile d'Orange, qui a écorné l'image de l'opérateur. Sans compter la "crise des suicides" dans l'entreprise qui est revenue sur le devant de la scène, avec la mise en examen, la semaine dernière, pour harcèlement moral de l'ex PDG, Didier Lombard, l'ex-patron d'Orange France, Louis Pierre Wenes, l'ex-DRH, Olivier Barberot, ainsi que l'entreprise elle-même.

« C'est une mauvaise page de l'histoire de France Télécom qui se rouvre. Ce dossier nous ramène deux ans en arrière, ce qui n'est bien sûr pas positif pour la reconstruction de l'entreprise » a commenté Bruno Mettling, conscient que « le temps de la justice n'est pas celui de l'entreprise. » Le DRH songe aussi à l'impact à l'extérieur, alors que l'opérateur avait gagné 8 places dans les classements des grandes écoles en termes d'attractivité auprès des étudiants. « Il n'y a pas de fatalité : le bien-être au travail ça s'organise » fait valoir le DRH du groupe.

Une meilleure image en interne, un dialogue social encore peu efficace
Or plusieurs indicateurs du sondage semestriel, réalisé auprès de 4.000 salariés, montrent « une nette amélioration du climat social. » Par exemple, près d'un salarié sur deux (49%) estime que la qualité de vie au travail chez France Télécom est « plutôt » ou « nettement meilleure » que dans d'autres entreprises contre 36% il y a un an et 28% en octobre 2010. L'image de l'entreprise telle qu'elle est perçue par les salariés eux-mêmes continue donc de s'améliorer. « Les salariés ont retrouvé ce sentiment de fierté de travailler dans l'entreprise, cette implication que l'on a vue aussi ce week-end avec la panne » a commenté le DRH.

Autre point de satisfaction : il n'y a « plus que quatre notes négatives et elles sont en amélioration » plaide le DRH. Les domaines qui pèchent restent la marge de man?uvre des managers, le fonctionnement des processus métiers et surtout le soutien des projets professionnels par les RH et l'équité des augmentations et promotions. Sur le plan du dialogue social proprement dit, perçu comme très formel et peu efficace, « une note de 2,4, cela reste médiocre, mais nous venions de -18, lorsque l'entreprise était dans un dialogue de sourds » nuance Bruno Mettling, qui relève que « le dialogue se fait à deux, nous avons notre part de responsabilité, les syndicats ont la leur. »

Moins de recrutements à l'avenir, plus de départs en retraite
A l'heure où ses concurrents SFR et Bouygues Telecom préparent des plans sociaux, justifiés par l'arrivée tonitruante de Free Mobile, France Télécom peut se targuer d'avoir « embauché 8.300 collaborateurs depuis 2010, dont 90% ont moins de trente ans », sur les 10.000 prévus sur trois ans. « Stéphane Richard [le PDG] a dit que nous ne recruterons pas au même rythme sur les trois prochaines années : les objectifs seront fixés avant la fin de l'année » a précisé Bruno Mettling.

Pour « relever le défi de productivité » auquel les opérateurs font face, « France Télécom a la chance d'avoir une pyramide des âges [l'âge moyen est de 47 ans] qui va se traduire par un nombre de départs à la retraite important », surtout à partir de 2016-2017 : de 2.000 départs par an aujourd'hui, l'opérateur historique, dont les deux tiers des 100.000 salariés en France sont fonctionnaires, passera ensuite à un rythme de 4.000-5.000 et même 6.000 en 2020. Bruno Mettling a aussi souligné le succès de dispositifs comme le temps partiel senior (TPS/TPI) permettant de basculer sur un travail à mi-temps rémunéré à 80% du salaire brut, qui concerne plus de 6.300 salariés.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.