Google va raccorder Austin, sa 2e ville en fibre optique, en 2014

Le géant de l'Internet vient dannoncer ce mardi le déploiement de son réseau à très haut débit à Austin, au Texas, mi-2014, après Kansas City. "Google Fiber" sort ainsi du domaine de la simple expérimentation, montrant que le groupe prend la chose au sérieux.
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« La fibre de Google : prochain arrêt, Austin, Texas. » La rumeur disait vrai. Austin sera bien la prochaine ville raccordée en très haut débit par Google, après Kansas City, comme l'a annoncé le géant de l'Internet lors d'une conférence de presse sur place et sur son blog officiel dédié. Capitale du deuxième plus grand Etat américain après la Californie, Austin est une ville emblématique, où sont implantées de nombreuses entreprises high tech (Apple, Facebook, HP, Intel, Cisco, Google, etc) qui lui a valu le surnom de « Silicon Hills » (« collines de Silicium » en référence à la « Silicon Valley ») et où se tient le festival branché SXSW mêlant technologies et cinéma. « C?est une Mecque de la créativité et de l?entrepreneuriat, aux communautés artistiques et high tech florissantes, il y a aussi l?université du Texas avec son nouvel hôpital. Nous sommes certains que ces gens vont faire des choses formidables avec un accès à 1 Gigabit » déclare Milo Medin, le directeur de Google Fiber. « Bonjour Austin, Adieu la barre de téléchargement ! » promet le géant de Mountain View, qui a choisi un lapin arc-en-ciel comme logo de son service à débit ultra-rapide. L?objectif est de commencer à raccorder les foyers de la ville d'ici à la mi-2014, dans un peu plus d'un an. Google promet de raccorder gratuitement à 1 Gigabit des institutions publiques comme les écoles, les hôpitaux, les centres de loisirs, etc.

Un coût estimé à près de 100 millions de dollars à Kansas City
Après le déploiement expérimental à Kansas City, à cheval sur le Kansas et le Missouri, dont la commercialisation a commencé cet été, un lancement dans une seconde ville montre que Google prend la fibre optique au sérieux. Pourtant, les analystes financiers sont assez dubitatifs sur le retour sur investissement d'un tel projet. Les experts de Bernstein évaluent ainsi à 94 millions de dollars le coût du projet Google Fiber Kansas City pour la première vague de déploiement, avant que les abonnés commencent à rapporter du chiffre d'affaires. Car Google propose plusieurs formules (les habitants d'Austin auront le choix entre les mêmes abonnements à des tarifs « en gros similaires », à savoir un accès Internet de 5 mégabits est gratuit, hors une contribution de 300 dollars pour la connexion à domicile à régler en une fois ou étalé sur douze mois, un accès à très haut débit (1 Gigabit soit 1.000 mégabits/seconde) à 70 dollars par mois (en ligne avec les abonnements haut débit de la concurrence) et un abonnement incluant 200 chaînes de télévision, une tablette Nexus 7 et plusieurs boîtiers dont un de stockage, à 120 dollars par mois hors taxes en s'engageant 2 ans.

La télévision, un écran qui reste à conquérir pour Google
Selon les analystes de Bernstein, il en coûterait 11 milliards de dollars si Google voulait un semblant de couverture nationale, de l'ordre de 15% soit 20 millions de foyer. « Nous restons sceptiques sur le modèle économique viable que Google pourrait trouver en étendant le déploiement à une vaste portion des Etats-Unis, car les coûts seraient significatifs, les barrières réglementaires et concurrentielles importantes, et au final l'effort aurait un impact limité sur la trajectoire globale de son business » tranchent ces experts. Mais dans un univers multi-écrans en devenir, Google voit sans doute dans ce projet un formidable laboratoire pour mieux comprendre les usages des consommateurs et tester de nouveaux services.

C'est aussi un moyen de diffuser plus largement l'écosystème Google : outre la tablette Nexus 7 offerte aux abonnés du forfait haut de gamme, le géant de Mountain View propose sur son site en option d'acheter à 249 dollars un Chromebook de chez Samsung ou Acer, un de ces ordinateurs portables ultra-légers fonctionnant avec son système d'exploitation Chrome OS et utilisant tous les services en ligne du moteur de recherche, « le meilleur de Google » (Maps, Gmail, Google Play pour les applications, Google Drive pour le stockage à distance, etc).

Le calcul n'est donc peut-être pas aussi défavorable pour le géant de l'Internet. D'autant que pour l'instant, ses tentatives dans la télé connectée avec Google TV n'ont pas été très concluantes : incontournable sur PC mais aussi sur mobile, avec Android, Google reste, à son grand dam, absent de cet écran familial qui a gardé une importance centrale pour la consommation de contenus. Et il demeure dépendant de la qualité de service fournie par les opérateurs télécoms ou « câblo », qui risquent de regarder cette nouvelle initiative d'un ?il inquiet...
 

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Commentaire 1
à écrit le 09/04/2013 à 10:04
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On peut pas leur faire cadeau de Paris aussi ? Parce que là, tout est a l'arrêt. On parle de 2020, mais en dehors de baratin de politiques verreux, j'ai comme l'impression que cette date correspondra plutôt au début de prise de conscience...

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