France Telecom était mûr pour passer à l'Orange

Les actionnaires de France Télécom ont voté à plus de 99% le changement de dénomination sociale, définitif au 1er juillet. Le PDG, Stéphane Richard, a évoqué le rôle qui demeure important de l'Etat actionnaire, à l'heure où la question d'une sortie partielle émerge.
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« Qui a dit que c'était la fin du monde en 2012 ? » concluait le petit film résolument optimiste d'ouverture de l'assemblée générale de France Télécom mardi. C'est en tout cas un peu la fin d'un monde, une page qui se tourne : les actionnaires ont adopté à 99,64% la 7e résolution portant sur le changement de dénomination sociale du groupe, qui deviendra Orange le 1er juillet. Le PDG Stéphane Richard a défendu ce projet qui lui tenait à c?ur : « ce changement de nom va permettre d'achever un processus initié en 2006 et va mettre fin à une période transitoire de France Télécom Orange. C'est un aboutissement. » Il affirme que « la majorité des collaborateurs attend que le nom juridique se confonde avec l'identité de la marque. »

Aux yeux du PDG, « Orange est un nom porteur de modernité, de confiance, de dynamisme, qui est tourné l'avenir », tout en reflétant l'identité d'un « groupe français fier de ses racines, de son histoire, désormais immergé dans la compétition mondiale. » Il a rappelé que ce changement n'entraînait « aucun changement sur le statut des collaborateurs », dont 60% environ sont fonctionnaires en France.

Le groupe a dévoilé en avant-première le spot qui passera sur le petit écran en juillet : rien d'explicite sur la disparition du nom France Télécom, un grand-père énumère au bébé qu'il tient sur ses genoux tout ce qu'il pourra faire avec ses doigts. Une parabole sur « la révolution digitale en marche. Chez Orange, nous innovons pour qu'elle soit à la portée de tous », assure le clip qui se termine par le slogan déjà connu « la vie change avec Orange. »

L'Etat au capital ? « Une force, une protection »
Au-delà des lamentations habituelles sur le cours de Bourse désespérément bas - Stéphane Richard a rappelé que l'opérateur avait perdu les deux tiers de sa capitalisation boursière en huit ans, passant de 60 milliards d'euros en 2005 à 40 milliards début 2011 et 21 milliards aujourd'hui - l'autre point particulièrement discuté à l'assemblée portait sur la présence de l'Etat au capital (27%, dont la moitié en direct et l'autre via le Fonds stratégique d'investissement).

« C'est un élément de force : l'Etat est un actionnaire stable et de long terme. Regardez autour de nous, d'autres sociétés, au CAC 40, ont des actionnaires aux visées extrêmement financières et de court terme », allusion à peine voilée à SFR et à sa maison-mère Vivendi. Pour l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, « c'est un élément de protection contre toute visée hostile. Cette gouvernance se passe bien globalement, même s'il peut y avoir quelques incidents comme l'affaire Dailymotion. » Sur ce dossier, Pierre Louette, le secrétaire général et directeur général adjoint, a cependant souligné que « l'Etat est l'actionnaire de référence de France Télécom mais il ne bénéficie d'aucun droit de veto. »
Alors que Jean-Marc Ayrault a annoncé au début du mois que l'Etat allait réduire sa participation « dans un certain nombre d'entreprises publiques » (ce que n'est plus l'opérateur télécoms depuis 1996) et que certains syndicats redoutent une sortie partielle du FSI (lire ici), le PDG a répondu qu'il « n'avai[t] pas d'information sur un projet éventuel de l'Etat de diminuer sa participation dans France Télécom », ajoutant : « si l'Etat venait à exprimer son souhait de vendre, nous y ferions face, nous trouverions des solutions bonnes pour l'actionnaire et l'entreprise. » Il a aussi appelé à « ne pas oublier 2002. L'entreprise a été bien contente d'avoir un grand actionnaire comme l'Etat pour la recapitaliser. »
 

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Commentaires 7
à écrit le 29/05/2013 à 13:07
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L'Etat au capital n'est pas une force de stabilité mais de BLOCAGE ! Il empêche d'avancer. Il suffit de regarder l'affaire Dailymotion...

à écrit le 29/05/2013 à 10:17
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Attention, après l'orange, on passe au rouge.

le 29/05/2013 à 13:50
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A l'orange il faut ralentir pour s'arrêter ou accélérer pour passer avant le rouge? ;-)

à écrit le 28/05/2013 à 20:52
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L'État au capital, "une force, une protection"... Non, une hérésie. L'État n'est pas un bon gestionnaire, il n'a rien à faire au capital d'une entreprise. Que l'État se limite donc à ses missions régaliennes et qu'Il le fasse correctement.

le 28/05/2013 à 22:02
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L'état a toute sa place dans les sociétés de ce type pour influencer et encourager le développement, regardez ce que fait BOUYGUES, plutot minable dans ses offres et quasi absent dans les investissments réseaux....Et pour quoi l'Etat ne tirerait-il p...

le 29/05/2013 à 13:56
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@patbetton Les péages sont si chères que tout le monde continuent de les payer. Vous préférez sans doute dégrader votre véhicule et perdre votre temps sur des routes "entretenues" par les collectivités locales... Je confirme les propos de Pixys, l'é...

le 29/05/2013 à 16:34
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Tout à fait d'accord avec Patbetton. L'exemple de la vente par l'Etat de ses autoroutes est frappante. Depuis leur privatisation, les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) ont versé plus de 1,5 milliard d?euros à leur nouveau propriétaire, le consortium...

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