Comment WhatsApp pourrait détrôner le SMS à l'étranger

Le service de messagerie instantanée est désormais disponible gratuitement à l'étranger grâce à WhatSim, une carte SIM lancée par la start-up italienne Zeromobile. Analyse.
La carte WhatSim fonctionne en utilisant les réseaux mobiles de plus de 150 opérateurs dans le monde.

À l'heure où les frais d'itinérance font exploser la facture dès qu'on utilise son téléphone à l'étranger, WhatSim se veut la solution parfaite. Cette carte SIM permet en effet à tout utilisateur de WhatsApp, soit 700 millions de personnes dans le monde, de converser gratuitement (ou presque) et sans limite à l'étranger. Zeromobile n'est néanmoins pas associé à WhatsApp, mais aux opérateurs mobiles avec lesquels il a conclu des accords d'itinérance.

Résoudre le problème des coûts d'itinérance

L'idée est née en 2003, alors que Manuel Zanella, fondateur de Zeromobile, est en voyage de noces au Kenya. "J'ai voulu résoudre le problème de ces appels scandaleusement coûteux en itinérance internationale". Cet ingénieur italien a donc créé un opérateur mobile pour le roaming lowcost, qui promet des économies pouvant atteindre 85% sur les frais d'itinérance.

Le concept élaboré par Manuel Zanella, grand fan du service de messagerie instantanée américain, répond au même problème. WhatSim utilise les réseaux de plus de 400 opérateurs dans le monde pour proposer un accès "illimité" à la messagerie WhatsApp, mais à elle exclusivement. Toutefois, si les frais d'itinérance sont réduits, ils ne sont pas gratuits pour autant.

Un service bon marché, mais pas partout

Vendue 10 euros sur Internet, la carte prépayée WhatSim permet un usage "illimité" pendant un an. Mais les frais de port coûtent au minimum 5 euros et il faut également payer un supplément de 5 euros, soit 1.000 crédits, pour envoyer photos ou vidéos. C'est là que le bât blesse.

L'envoi d'une photo consomme 20 crédits (10 centimes d'euro) dans certains pays comme la France, la Thaïlande ou les États-Unis. En revanche, en Argentine, au Gabon ou en Ouzbekistan, la même opération sera débitée 200 crédits, soit 1 euro. Et pour recharger sa carte, afin d'envoyer plus de contenu multimédia, il faut à nouveau débourser 5 euros.

Séduire la population des pays émergents

Face à ces tarifs variables selon les zones géographiques, Manuel Zanella a prévu d'offrir son service à moitié prix, pour 5 euros, dans certains pays émergents. Son but : séduire une partie des 4,4 milliards de personnes non connectées à Internet, dont 90% se situent dans les pays en développement. À terme, l'entrepreneur souhaite même étendre ce tarif préférentiel "au plus grand nombre de pays du Sud".

"WhatSim pourrait avoir une diffusion énorme dans ces pays, où la couverture avec les opérateurs n'est pas toujours optimale et où le coût pour une communication de base, comme celle garantie par WhatsApp avec une SIM traditionnelle, pourrait être dans certains cas supérieur".

Un MVNO italien, pionnier du roaming lowcost

Le fondateur de Zeromobile surfe donc sur le succès de la start-up américaine, rachetée en octobre dernier par Facebook, et ses 30 milliards de messages échangés par jour dans le monde pour faire décoller WhatSim. Cité dans un communiqué, le créateur de l'opérateur de réseau mobile virtuel (MVNO) italien explique :

"Mark Zuckerberg a déclaré vouloir atteindre deux à trois milliards d'utilisateurs de WhatsApp. Mais pour utiliser cette technologie sans Wi-Fi, une carte SIM de données mobiles est nécessaire. C'est pour cette raison que nous avons créé WhatSim."

Cette idée n'est pourtant pas neuve. En avril, l'opérateur mobile allemand E-Plus (filiale de Telefonica) a lancé une carte SIM prépayée WhatsApp, en partenariat et en co-branding avec la start-up américaine, mais à utiliser uniquement sur son réseau, en Allemagne.

Bientôt la fin du roaming en Europe

Face aux frais d'itinérance coûteux, d'autres opérateurs ont également pris les devants. C'est le cas en France de Free Mobile, dont les abonnés au forfait à 19,99 euros par mois bénéficient de 35 jours d'utilisation de leur mobile sans surcoût dans seize pays. Ses concurrents l'ont en partie imité dans certains forfaits.

En Europe, Zeromobile doit faire vite pour développer WhatSim : les frais d'itinérance devraient être définitivement supprimés fin 2015 au sein des pays de l'UE. Les tarifs sont régulés et ont encore baissé le 1er juillet : hors TVA, envoyer un SMS en Europe coûte au maximum six centimes, la réception d'un appel 5 centimes, un mégaoctet d'Internet mobile 20 centimes, un tarif divisé par plus de trois depuis 2012.

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