Rachat de Bouygues : "rien n'est impossible mais..." (Drahi)

L'homme d'affaires franco-israélien, qui s'est offert pour la bagatelle de 17,7 milliards de dollars Cablevision le quatrième câblo-opérateur américain, a laissé entendre hier à New-York que cette acquisition n'était pas la dernière. Avec un message directement adressé à son concurrent français Bouygues Telecom.
Interrogé lors d'une grand-messe des médias et télécoms à New York s'il nourrissait encore un fort intérêt pour le troisième opérateur télécoms français, Patrick Drahi, déjà patron de Numéricable-SFR a été lapidaire.

Le royaume de Patrick Drahi est devenu un empire. Jeudi, le groupe Altice a annoncé le rachat du quatrième câblo-opérateur américain Cablevision Systems pour 17,7 milliards de dollars, dette incluse. Et Patrick Drahi a bien l'intention d'imposer son style.

Baisse des salaires chez Cablevision Systems

A l'occasion d'une conférence organisée par Goldman Sachs à New-York, il a laissé entendre que des changements importants étaient à prévoir en matière de gestion du câblo-opérateur américain. Il a précisé que plus de 300 salariés de Cablevision gagnaient plus de 300.000 dollars (262.750 euros) par an."Cela, nous allons le changer", a-t-il prévenu.

L'homme d'affaires franco-israélien réalise son rêve américain, et affiche ses ambitions. Son groupe Altice s'est fixé pour objectif de générer à terme la moitié de ses revenus des Etats-Unis, contre 15% prévus d'ici la fin de l'année.Toutefois, il ne souhaite pas s'arrêter là.

Appétit insatiable

Interrogé jeudi sur son intérêt pour Bouygues Telecom, le troisième opérateur télécoms français, le patron d'Altice s'est contenté d'une réponse lapidaire, directement adressée à Martin Bouygues :

"Rien n'est impossible mais je ne vais pas attendre qu'il change d'avis", a-t-il lancé à l'attention de Martin Bouygues, qui a rejeté en juin son offre de rachat de l'opérateur pour quelque 10 milliards de dollars.

Il a également expliqué qu'il cherchait à acquérir des fournisseurs de contenus en France et au Portugal. Le magnat des médias et des télécoms n'a toutefois pas donné de cibles.

Boulimie d'achats à crédit

Altice, dont il est patron, est un géant européen des télécoms et des médias. Le portefeuille du groupe s'étend de Numericable-SFR, NextRadioTV (BFMTV et RMC), Libération et L'Express en France à Portugal Telecom en passant par la chaîne d'informations i24news en Israël.

Si sa boulimie d'achats impressionne, le fait que ces emplettes sont effectuées par la dette, via des montages financiers s'apparentant à des LBO (leverage buy-out), soulève des interrogations. Altice présente un endettement de plus de 30 milliards d'euros, qui n'est tenable que si les actifs acquis génèrent des flux de trésorerie importants.

A LIRE : Drahi, la dette academy

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Commentaires 3
à écrit le 18/09/2015 à 10:45
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Mr Drahi me rappelle bigrement un certain Mr Messier, qui était devenu lui aussi un magnat des médias au début des années 2000, avant son empire n'explose...

le 18/09/2015 à 11:38
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La différence fondamentale étant que Messier n'était qu'un mandataire social qui se croyait vraiment devenu entrepreneur... Ce n'était pas sa compagnie...

à écrit le 18/09/2015 à 9:12
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Bien souvent les grenouilles qui veulent se faire aussi grosses que le boeuf finissent par éclater.

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