Le retour de bâton est pour le moins sévère. Ce mardi, Vodafone a fait état d'une perte nette de quelques 5,13 milliards d'euros au titre du premier semestre. Celle-ci a plus que doublé par rapport à la même période l'an passé. Et pour cause : Vodafone a été contraint d'inscrire dans ses comptes d'énormes dépréciations d'actifs à hauteur de 6,4 milliards d'euros pour faire face à ses difficultés en Inde. Celles-ci sont liées à des paiements d'impôts (pour 1,4 milliard d'euros), et surtout à la baisse de la valeur de ses activités sur place (5 milliards).
Confronté à une concurrence féroce en Inde, le géant du mobile s'attend à une importante chute des ventes en Inde, la faute à des prix en forte baisse. Directeur général du groupe, Vittorio Colao ne s'est guère montré optimiste. « La concurrence en Inde a augmenté cette année, réduisant la croissance du chiffre d'affaires et la rentabilité », a-t-il expliqué, laconiquement, dans un communiqué.
L'épouvantail Reliance
Il faut dire qu'en Inde, Vodafone fait face à un nouvel entrant aux allures de rouleau compresseur. Le 5 septembre dernier, le puissant conglomérat Reliance Industrie a lancé Reliance Jio, son tout nouveau réseau 4G. Son idée : proposer des offres Internet à prix cassés, couplées à des appels gratuits. À l'initiative du projet, le milliardaire et première fortune d'Inde, Mukesh Ambani, à tout misé sur une démocratisation à grande vitesse de l'accès à l'Internet mobile. Lequel est, en l'absence de réseaux Internet fixe dignes de ce nom, de loin le premier canal d'accès à la Toile pour les populations.
Pour mener à bien son projet, Mukesh Ambani y a consacré la bagatelle de 20 milliards de dollars. Son ambition : couvrir 90% de la population d'ici à six mois, et atteindre les 100 millions de clients à horizon un an. De quoi faire frémir la concurrence, dont Vodafone, qui a pourtant investi il y a peu quelques 2,74 milliards d'euros dans la 4G en Inde. Tous craignent de ne pas disposer des moyens suffisants pour rivaliser avec ce « Free » aux très gros moyens.
(avec AFP)
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