Wikileaks veut aider la Silicon Valley à contrer les techniques de piratage de la CIA

Après les révélations sur le piratage massif par l'agence américaine de renseignement des téléviseurs connectés, smartphones, tablettes et autres objets connectés, Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, déclare offrir aux entreprises de la tech le moyen de "remédier aux failles et gagner en sécurité". La Maison Blanche a déjà averti lesdites entreprises qu'une telle collaboration pourrait constituer une violation de la loi...
Anaïs Cherif
Julian Assange, fondateur de Wikileaks, vit dans les locaux de l'ambassade d'Equateur à Londres depuis 2012. Il s'y est réfugié pour échapper à une extradition vers la Suède, où il est recherché pour viol.

Pour "rendre Internet plus sûr", le fondateur de Wikileaks propose son aide à la Silicon Valley. L'organisation a rendu public mardi un corpus de 8.761 documents baptisé "Vault 7" et décrit comme "la plus grande fuite de documents" concernant la CIA. Ces révélations dévoilent les techniques de piratage utilisées par l'agence de renseignement américaine entre 2013 et 2016 pour surveiller les citoyens par l'intermédiaire des télévisions "intelligentes", des smartphones et des ordinateurs personnels. Apple, Microsoft ou encore Samsung figurent parmi les objets connectés visés par ces piratages, selon Wikileaks.

Jeudi 9 mars, Julian Assange a déclaré, depuis l'ambassade de l'Equateur à Londres, que son organisation allait fournir aux entreprises technologiques un accès aux méthodes de piratage de la CIA afin de leur permettre de remédier aux failles de leurs propres logiciels et ainsi, protéger leurs consommateurs:

"Je tiens à annoncer que, en considérant ce que nous jugeons être la meilleure manière de procéder, et en réponse aux demandes de certains entrepreneurs, nous avons décidé de coopérer et de leur donner un accès exclusif aux détails techniques à notre disposition, afin qu'ils puissent remédier à des failles et gagner en sécurité", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse diffusée via Facebook Live.

L'organisation n'a dévoilé pour l'instant que des bouts de code informatique, se gardant de diffuser les programmes complets qui seraient nécessaires pour réaliser des cyberattaques. Dans une note de blog publié mercredi, Cisco a ainsi déclaré que sa capacité à résoudre les problèmes soulevés par les documents était "limitée" sans plus de détails, mais une fois le code publié, l'entreprise pourrait l'analyser et produire des mises à jour si nécessaire.

     | Lire : Wikileaks : cinq choses à savoir sur la surveillance de la CIA

La Maison Blanche met en garde le secteur de la tech

Pour le moment, aucune entreprise n'a officiellement déclaré vouloir collaborer avec Wikileaks. Apple, Google ou encore Microsoft se disent même confiants quant à leurs systèmes de sécurité. La firme à la pomme assure par exemple avoir déjà réparé les 14 failles de sécurité pointées par Wikileaks grâce aux récentes mises à jour de son système d'exploitation iOS. Dans un communiqué relayé par Techcrunch, Google avance :

"Nous sommes persuadés que les mises à jour et les protections de sécurité de Chrome et d'Android protègent déjà les utilisateurs contre de nombreuses vulnérabilités présumées. Notre analyse est en cours et nous mettrons en œuvre toute autre protection nécessaire."

Il faut dire que la Maison Blanche n'a pas attendu pour faire pression. Le porte-parole Sean Spicer a averti dès jeudi les entreprises que l'acceptation de matériel confidentiel de la part de Wikileaks pourrait constituer une violation de la loi, rapporte le Wall Street Journal. Il les incite à consulter le ministère de la Justice au préalable. Jonathan Liu, le porte-parole de la CIA, déclarait de son côté :

"Comme nous l'avons déjà expliqué, Julian Assange n'est pas vraiment un parangon de vérité et d'intégrité. Malgré les efforts d'Assange et consorts, la CIA poursuit ses efforts pour recueillir des renseignements à l'étranger afin de protéger l'Amérique des terroristes, des pays hostiles et autres adversaires."

Wikileaks a promis de nouvelles révélations dans les semaines à venir.

(Avec Reuters)

Anaïs Cherif

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Commentaires 3
à écrit le 11/03/2017 à 22:33
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Assange est un veritable contre-pouvoir, dommage qu'il soit pratiquement seul dans son combat qui est aussi notre combat pour conserver nos libertés :-)

à écrit le 11/03/2017 à 0:12
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Message aux autorités américaines : si vous n'avez rien à vous reprocher, vous n'avez rien à craindre !

le 11/03/2017 à 19:03
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Très juste, Vendetta. Et c'est surtout CA : "constituer une violation de la loi" qui est une honte absolue : ils s'arrogent le DROIT d'espionner contre TOUTE liberté fondamentale. "freedom for us, nothing for others."

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