L'opacité des contrats dépendance pointée du doigt

Alors que la campagne de communication autour de la dépendance s'achève, l'UFC Que-Choisir fustige les assureurs qui ne jouent pas le jeu de la transparence.
Infographie La Tribune

Pour tenter d'apaiser les craintes des Français au sujet de la dépendance, le gouvernement a décidé de lancer, du 18 au 21 avril, une campagne de communication sur le sujet. Débats, spots radio, site Internet... Roselyne Bachelot sort le grand jeu pour sensibiliser et expliquer. Mais aussi pour tenter de trouver des solutions.

En 2035, le coût de la dépendance pourrait atteindre 30 milliards d'euros par an contre 25 milliards actuellement. Une prise en charge de plus en plus lourde à financer et qui exige une réforme d'envergure, promise de longue date par Nicolas Sarkozy.

Les Français soucieux de se protéger, et qui ont les moyens de se couvrir, ne sont pas obligés d'attendre : de nombreux contrats d'assurance privée existent déjà. Ils proposent une rente mensuelle à vie en cas de perte d'autonomie. Son montant dépend bien entendu de la prime versée, mais aussi du niveau d'incapacité de l'assuré. Ces garanties peuvent être collectives, inclues dans un contrat plus large de prévoyance, ou même, dans une assurance-vie.

Méthodes pas claires

Le gouvernement se serait bien passé de la mauvaise publicité véhiculée par l'AFP ce mardi. L'agence de presse s'est en effet procurée une note de l'un des groupes de travail ministériel, rapportant que les contrats d'assurance dépendance ne sont pas toujours transparents ni protecteurs pour le consommateur. "Les montants de rente diffèrent fortement. Ils vont de 120 euros par mois à 500 ou 600 euros, tandis que les montants des cotisations sont, eux aussi, très variables, sans que le montant de la rente l'explique totalement. Les contrats ne font pas actuellement l'objet d'une régulation spécifique. De même, les cotisations peuvent évoluer sans que les méthodes de revalorisation soient clairement explicitées", détaille la note.

Interrogé par "La Tribune", Mathieu Escot, chargé de mission santé à l'UFC Que-Choisir confirme l'information et va même plus loin : "Tous les assureurs ne jouent pas le jeu. Leur discours est volontairement trop complexe, donc les particuliers ne font pas attention à ce qu'il y a écrit entre les lignes : garanties, évolution des cotisations, évaluation de la dépendance, etc".  Un argument repris par Sophie Marchand, de NotreAssurance.com : "Il faut changer les conditions d'admissibilité : jusqu'à trois ans d'attente, c'est trop long. Et les médecins qui déclarent la dépendance ne doivent plus être nommés par les assurances. L'idéal serait la création d'un label, un socle de garanties commun à tous les contrats".  Vivement la réforme !

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Commentaires 2
à écrit le 03/05/2011 à 12:48
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Les lecteurs de Tintin peuvent se rappeler de M. Séraphin Lampion, courtier pour les assurances "Mondass"; ils devront s'en souvenir bien avant 77 ans sonnés. Car, sauf exception, bien des Mondass revisitées proposent des contrats dépendance qui ne v...

à écrit le 28/04/2011 à 7:31
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La dépendance c'est une chose, mais tous nos politiques actuels et à venir ne parlent jamais de la maltraitance en EHPAD.Portant cela existe et concerne les résidents ainsi que les visiteurs qui de peur de représailles beaucoup se taisent. Je ne géné...

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