Crédit aux entreprises touchées par le Covid-19 : "Globalement, je crois que les banques font le job" (Banque de France)

Les demandes de prêts garantis par l'État, dispositif destiné aux entreprises rencontrant des difficultés passagères liées au coronavirus, "montent très vite", a déclaré mercredi le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, assurant que "globalement, les banques font le job".
François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France
François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France (Crédits : Toru Hanai)

"Globalement, je crois que les banques font le job". C'est ce qu'a indiqué ce mercredi sur Europe 1 le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, au sujet des demandes de prêts garantis par l'État. La France a lancé la semaine passée un vaste programme de prêts bancaires aux entreprises rencontrant des difficultés passagères liées au coronavirus que l'État s'est engagé à garantir à hauteur de 300  milliards d'euros. Soit l'équivalent de 15% du produit intérieur brut (PIB) français.

"Les chiffres sont en train de monter très vite (...) À ce (mercredi) matin, on est à 29.000 demandes, on est à plus de 5,2 milliards" d'euros demandés par les entreprises, a-t-il souligné.

Lundi, environ 21.000 entreprises avaient effectué une demande. Le montant moyen des prêts accordés atteignait 135.000 euros par entreprise (pour 180.000 euros demandés en moyenne).

Mobilisation des réseaux bancaires à surveiller

François Villeroy de Galhau a évoqué "une mobilisation des réseaux bancaires qu'il faut surveiller (...) mais qui globalement nous paraît forte", a-t-il ajouté, estimant que "globalement, je crois que les banques font le job".

En cas de difficultés avec les banques, François Villeroy de Galhau a appelé les entrepreneurs à "saisir la médiation du crédit de la Banque de France, qui est une procédure totalement gratuite, disponible dans chaque département", ceci afin que "le maximum d'entreprises puisse bénéficier de ce bouclier de liquidités".

Lundi, le ministre de l'économie et des finances, Bruno Le Maire, avait fait état "des difficultés" pouvant exister citant l'exemple de dirigeants de PME à qui on a demandé de "s'engager sur leur patrimoine personnel pour obtenir un prêt".

"C'est inacceptable", avait jugé Bruno Le Maire, en affirmant que ses services règlaient ces situations "en bonne intelligence" avec la Fédération bancaire française et la banque publique Bpifrance.

Lire aussi : Le prêt garanti par l'Etat, comment ça marche ?

Le fléau du dérapage des délais de paiement

Sur un autre terrain, le médiateur des entreprises du Ministère de l'Economie et des Finances et le médiateur national du crédit à la Banque de France ont appelé mercredi les entreprises "à respecter les délais de paiement, et à les réduire dans la mesure du possible".

"Dans un contexte inédit et périlleux pour l'économie française, le médiateur des entreprises et le médiateur national du crédit reçoivent un nombre toujours croissant de signalements de la part des entreprises: en deux semaines, l'équivalent de 3 mois de saisines a été enregistré", ont relevé les deux médiateurs dans un communiqué.

"Parmi ces signalements, les retards de paiement font l'objet d'un suivi particulier. En effet, si ces pratiques se généralisaient, une réaction en chaîne pourrait s'activer et provoquer la disparition prématurée de nombreuses entreprises", ont-ils mis en garde.

"Les délais de paiement représentent une source de financement d'environ 700 milliards d'euros", rappellent-ils soulignant qu'avec des retards "stables en moyenne depuis quatre ans, ce sont déjà 13 milliards d'euros dont le blocage pèse sur la trésorerie de nombre d'entreprises".

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Commentaires 2
à écrit le 02/04/2020 à 10:31
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"Globalement, je crois que" LOL ! "Quand on a rien à dire il convient de fermer sa gueule" Coluche

à écrit le 01/04/2020 à 12:29
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Notons un nouvel élément de language : "Je crois que" C'est très intéressant car il se substitue discrètement à : "Je sais que"

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