Crédit immobilier : attention aux fausses bonnes affaires

L'important n'est pas uniquement de se focaliser sur le taux, mais aussi de s'assurer que l'on souscrit aux conditions les plus appropriées à sa situation.
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Les futurs acquéreurs d'un bien immobilier n'ont qu'une chose en tête en ce moment : la hausse des taux de crédit. À Paris, la progression des taux depuis le mois de janvier a entraîné un recul de 5,7 % du pouvoir d'achat immobilier. À Lyon, ce pouvoir d'achat a reculé de 5,6 %, selon Efficity. La recherche du taux le plus compétitif est donc la priorité.

Pourtant, pour Jérôme Robin, président de VousFinancer.com, cette idée de course effrénée au meilleur taux doit être nuancée car « un bon taux peut cacher une mauvaise affaire ». Selon lui, un emprunteur peut obtenir un taux bas, mais, en contrepartie, il devra souscrire un certain nombre de services imposés par la banque (domiciliation des revenus, assurance habitation, etc.). « Par exemple, l'acquéreur emprunte sur vingt ans la somme de 100.000 euros à un taux de 3,60 % (soit 585,11 euros par mois), mais, si l'on ajoute les assurances à 0,42 %, l'emprunteur obtient un taux à 4,44 % soit 629,42 euros. Alors que, en souscrivant un taux à 3,80 % et une assurance extérieure à la banque à 0,18 %, l'emprunteur obtient un taux effectivement supérieur, c'est-à-dire 4,16 %, mais avec une mensualité inférieure (616,38 euros) ».

La marge de la banque

Concernant les taux révisables, Jérôme Robin est du même avis : « Plus le taux est bas, plus la banque prendra une marge de révision élevée. Il faut donc souscrire un taux de marché car, ce qui est essentiel, ce n'est pas ?le taux initial?, mais la fréquence de révision et, surtout, la marge de la banque. » Ce qui donne, par exemple, un taux initial à 2,30 % sur une période de vingt ans. Si la révision s'opère tous les 3 mois, le calcul va prendre l'indice de révision de la banque (Euribor 3 mois), soit 1,096 %, auquel la banque ajoute sa marge 2,40 %, soit un nouveau taux à 3,496 %.

Si l'acquéreur avait souscrit un taux dit « du marché » à 3,20 % sur vingt ans et sur la même fréquence, la banque aurait pris une marge à 1.20, et l'acquéreur aurait obtenu un taux à 2,296 %.

Cafpi, lui, met en garde contre les assurances décès invalidité : « Si le taux défini est à 4 % pour un emprunt de 150.000 euros sur vingt-cinq ans, la mensualité s'établira à 791,76 euros et le coût du crédit à 87.526,58 euros. Si l'on y ajoute la prime d'assurance décès-invalidité de 0,38 % par tête assurée pour un contrat « groupe » de banque, la mensualité passera à 839,26 euros et le coût du crédit à 101.776,58 euros. »

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Commentaires 7
à écrit le 24/01/2014 à 10:10
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3,60 % (soit 585,11 euros par mois), mais, si l'on ajoute les assurances à 0,42 %, l'emprunteur obtient un taux à 4,44 % soit 629,42 euros. > Je comprends pas. Pour moi 3,6+0,42=4,02 et pas 4,44 Alors que, en souscrivant un taux à 3,80 % et u...

à écrit le 14/04/2011 à 13:16
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Comme élément d'appréciation, le taux ne suffit pas, c'est entendu. Mais le coût total du crédit non plus, notamment quand on revend son bien à une date assez éloignée de l'échéance du remboursement... Dans ceratins cas, la mensualité est le critère ...

à écrit le 12/04/2011 à 16:48
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Comme le dit l'article, ne pas se contenter de regarder que le taux. L'ensemble du montage est important : taux nominal+assurance+montage financier=coût global et mensualités. Ce sont ça les vrais éléments de comparaison.Il faut y ajouter le temps co...

à écrit le 12/04/2011 à 16:35
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Le raisonnement sur le choix d'un contrat d'assurance à 0,18% à la place d'un contrat à 4,20 % est un peu réducteur car à trop vouloir gagner, on accepte peu de couverture d'assurance pour baisser la mensualité. Exemple: je rembourse moins si je m'as...

à écrit le 12/04/2011 à 11:10
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"Alors que, en souscrivant un taux à 3,80 % et une assurance extérieure à la banque à 0,18 %, l'emprunteur obtient un taux effectivement supérieur, c'est-à-dire 4,16 %, mais avec une mensualité inférieure (616,38 euros) ». La phrase est fausse, en c...

le 12/04/2011 à 11:58
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Dans les faits, la délégation d'assurance est applicable. Dans la réalité c'est toujours aussi difficile à pousser auprès de la banque, même pour des courtiers (on parle d'un taux de délégation d'un dossier sur 2). Concernant le T.E.G. c'est vrai .....

le 12/04/2011 à 14:28
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La délégation d'assurance est une gageure qui fait grimper les taux, sauf à souscrire à une assurance d'une "société du groupe" (façon bnp et cardif!). Aprèes certaines assurances internes (ex : crédit agricole) sont si chères que bon.... Avec le ta...

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