L'apport immobilier moyen divisé par 3 en un an !

En 2016, l'emprunteur-type a un apport personnel plus faible, s'endette plus et sur plusieurs années tout en acquérant des biens immobiliers moins chers. Faut-il voir le signe d'une plus grande accessibilité de l'emprunt immobilier ?
Hugo Baudino
Le niveau moyen des transactions immobilières en région parisienne est supérieur de 50.000 euros à la moyenne nationale.

20.729 euros en moyenne en 2016, contre 57.735 euros en 2015 et 70.000 euros en 2014. L'apport personnel moyen des ménages emprunteurs est en chute libre sur les deux dernières années, selon les données du "Portrait robot de l'emprunteur" publié le 16 novembre 2016 par le courtier en crédit meilleurtaux.com. Le phénomène est en plus insolite l'apport personnel moyen a baissé "pour la première fois depuis 2004" en 2015, comme le précise Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.com.

Cette baisse de l'apport moyen s'accompagne d'une hausse conséquente du montant moyen emprunté par les particuliers, qui grimpe de 20.000 euros pour atteindre 199.699 euros en 2016. Cette évolution s'explique en grande partie par le niveau des taux de crédits immobilier, qui ont atteint un nouveau point bas historique en ce mois de novembre. Cela permet aux ménages de diminuer le coût du crédit sur la durée, donc d'emprunter un montant plus élevé et par conséquent de faire baisser leur apport personnel.

Un emprunteur plus jeune, qui s'endette plus longtemps

La transaction moyenne s'établit donc à 220.428 euros au total, soit une baisse de 17.529 euros par rapport à l'année précédente qui reflète une baisse générale des prix du marché immobilier. Cette tendance cache toutefois de fortes disparités entre les régions: en Ile-de-France, la transaction moyenne est de 271.802 euros alors qu'elle n'est que de 161.003 euros en Normandie. La région parisienne et la Provence-Alpes-Côte d'Azur sont d'ailleurs les seules zones à être au dessus de la moyenne.

Cette baisse de l'apport et de la transaction moyens s'accompagne sans surprise d'un léger rajeunissement de l'emprunteur type (37,3 ans en 2016, contre 37,6 en 2015) et d'un allongement de la durée d'emprunt moyenne, passant de 18,9 à 19,1 ans. Ces tendances avaient également été soulignées par le dernier baromètre Crédit Logement/CSA, qui voyait dans l'augmentation de la part occupée par les prêts de longue durée un signe du retour des "ménages jeunes ou modestes" sur le marché. Reste à savoir comment ces catégories réagiront à la probable remontée des taux...

Lire aussi : Immobilier : pourquoi les taux de crédits n'en finissent plus de chuter

Hugo Baudino

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Commentaires 5
à écrit le 22/11/2016 à 9:07
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Intéressant, ils ont vu qu'avec la flambée hallucinante des prix (un bon x3 minimum) partout où il y a du boulot, les jeunes acheteurs (moins de 35 ans voire 40) avaient été exterminés, et ce malgré des innovations comme les prêts sur 20, 25 et 30 an...

à écrit le 17/11/2016 à 18:18
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Soit la banque vous pique votre argent avec un taux d'emprunt élevés soit le vendeur avec des prix pratiqués au m2 qui s'envolent du fait de la faiblesse du taux d'emprunt....dans les 2 cas on a tort d'etre de la classe moyenne....

à écrit le 17/11/2016 à 17:47
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c'est un des signes que le pouvoir d'achat des gens régresse

à écrit le 17/11/2016 à 16:40
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Ouhaou, sacré info. Donc l'embellie immobilière actuelle n'est due qu'aux taux bas. Vivement qu'ils remontent...

à écrit le 17/11/2016 à 16:23
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c'est plus que tres inquietant! des banques qui pretennt a tres long terme en ne connaissant leurs taux d'emprunts que sur 10 ans, en pretant a des gens dont l'apport va a zero, avec des marges tres faibles a la moindre boulette economique, ca va f...

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